Fugro

Nouvelle stratégie ambitieuse

45,60 EUR 3B ↓ A conserver

Le groupe néerlandais de services pétroliers Fugro est spécialisé dans la collecte et l’interprétation d’informations sur la croûte terrestre, les couches inférieures du sol et les roches. Après l’annonce de la vente de la division Geoscience spécialisée dans l’étude sismique au leader de marché absolu de ce secteur, CGGVeritas (CGG) en septembre 2012, la direction n’est pas parvenue à se mettre d’accord par rapport à la stratégie à suivre. Après plusieurs changements opérés au sein de la direction, une nouvelle stratégie (jusque 2016) a finalement été exposée. Fugro s’est fixé l’ambitieux objectif de réaliser d’ici 2016 un chiffre d’affaires (CA) situé entre 3,3 et 3,7 milliards EUR hors ventes multiclients, contre 2,2 milliards EUR en 2012, ce qui correspond à une croissance annuelle de plus de 10%, qui serait principalement organique et complétée de petites acquisitions. Par ailleurs, le groupe espère accroître sa marge d’EBIT à 15%, contre encore 12% en 2012. Son bénéfice par action devrait augmenter en moyenne de plus de 10% par an. Pour éviter la dilution de l’actionnariat, les futurs dividendes seront versés en liquide et la politique de dividende au choix sera donc abandonnée. Le pay-out ratio de 35% à 55% du bénéfice net est maintenu. Dans les deux plus grandes divisions, Geotechnical et Survey, le groupe espère surtout croître en se concentrant sur les projets multidisciplinaires d’envergure, surtout en offshore (en mer), mais aussi de manière sélective en onshore (sur terre). L’an dernier, les divisions Geotechnical et Survey ont totalisé 1,5 milliard EUR de CA et le groupe espère porter ce dernier entre 2,1 et 2,5 milliards EUR en 2016. Fugro entend poursuivre sur la voie de la diversification géographique et renforcer son leadership technologique. Chaque année, Fugro planifie dans ce cadre 400 à 450 millions EUR d’investissements. Dans la division Subsea, qui a réalisé l’an dernier 0,5 milliard EUR de CA mais une marge d’EBIT de seulement 1%, le redressement de la rentabilité est le point d’attention principal. Le groupe abandonnera les activités non rentables et identifiera les synergies possibles avec d’autres divisions. L’accord avec CGG comprenait la mise sur pied d’une nouvelle joint-venture (60% Fugro / 40% CGGV), Seabed Geosolutions. Cette joint-venture appartient à la nouvelle division Geoscience de Fugro. Seabed Geosolutions est leader mondial dans un marché restreint mais de haute technologie, spécialisé dans l’analyse des fonds marins, et devrait générer, d’ici 2016, 0,4 à 0,6 milliard EUR de CA avec une marge d’EBIT d’au moins 12%. En août, Fugro a présenté ses résultats semestriels. Son CA sur les activités poursuivies est ressorti à 1,18 milliard EUR, contre 1,08 milliard EUR au 1er semestre 2012. En termes nets, le bénéfice des activités poursuivies s’est établi à 109,4 millions EUR, contre 107,6 millions EUR l’an dernier. Le bénéfice récurrent par action est resté constant, à 1,35 EUR par action. La vente de la division sismique à CGG fournira cette année un bénéfice net unique de 204 millions EUR, qui porte le bénéfice net total par action à 3,87 EUR (1,44 EUR au 1er semestre 2012). Le carnet de commandes pour 2013 est joliment garni et témoigne d’une hausse à 1,23 milliard EUR contre 974 millions EUR en juin 2012. Fugro prévoit sur cette base de réaliser un CA sur activités poursuivies de 2,6 milliards EUR pour l’exercice 2013, contre 2,4 milliards EUR en 2012, et un bénéfice net de 230 millions EUR, contre 231,6 millions EUR en 2012. Cela signifie donc que la marge bénéficiaire s’est encore érodée à 8,8%, contre 9,7% en 2012.

Après l’envolée de l’action en réaction à l’annonce de l’exercice stratégique, le cours a reculé ces derniers mois de plus de 5%. Le marché attend désormais d’être convaincu par les résultats. En tout cas, nous retiendrons que tous les membres de la direction espèrent en priorité soutenir la croissance des activités principales. Le redressement de la marge est cependant déjà intégré dans le cours, à plus de 13 fois le bénéfice attendu pour 2014. Nous abaissons donc notre conseil à ” à conserver ” (rating 3B).

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