Fugro

Plus de comparaison possible avec Saipem

42,60 EUR – 2B ACCUMULER

En début de semaine, le spécialiste italien du pétrole Saipem a lancé un nouvel avertissement sur bénéfice, ce qui a affecté pour une deuxième fois cette année le cours de l’action. Dans un premier temps, cette contrevenue ne fut pas sans effet sur les acteurs européens du secteur, comme le groupe néerlandais Fugro. Mais en fin de compte, les dégâts furent limités. Finalement, il s’est rapidement avéré que la cause de ce double avertissement sur bénéfice de cette filiale d’ENI était essentiellement le fait d’un problème propre à l’entreprise (explosion des coûts en Algérie). Début mai, Fugro a avancé des perspectives plutôt rassurantes pour le 1er semestre : un chiffre d’affaires (CA) de 1,2 milliard EUR (1,07 milliard EUR : tel est le montant du CA des activités poursuivies au 1er semestre de l’an dernier) et un bénéfice net récurrent (hors éléments exceptionnels) proche de 100 millions EUR (contre environ 90 millions pour les six premiers mois de 2012). Ce qui implique une marge de bénéfice net d’environ 8,3% par rapport aux 8,4% des activités poursuivies l’an dernier. Pour autant, l’actualité de Fugro n’a pas été particulièrement brillante ces derniers mois. Tout a commencé fin novembre comme un coup de tonnerre dans un ciel serein : l’annonce simultanée d’un avertissement sur bénéfice, et du renvoi du directeur.

Fin septembre 2012, l’action était encore au centre de l’attention lorsque le marché a réagi de manière largement positive à la vente de la division Geoscience spécialisée dans l’étude sismique au leader de marché absolu de ce secteur, CGGVeritas, coté à Paris. L’entreprise néerlandaise est spécialisée dans la collecte et l’interprétation d’informations sur la croûte terrestre, les couches inférieures du sol et les roches. Basée à Leidschendam, elle est notamment le leader mondial absolu dans le domaine des études géotechniques en eaux profondes. L’industrie du gaz et du pétrole représente environ trois quarts du CA du groupe. Fugro avait annoncé vouloir se débarrasser de cette partie sismique, volatile et à forte intensité de capital, du marché de l’exploration pétrolière et gazière, segment dans lequel le groupe n’était pas leader. La solution a donc été trouvée : un accord avec CGGVeritas, qui déposera 1,2 milliard EUR en liquide sur le compte de Fugro. Mais la direction et le conseil des commissaires n’ont pas atteint de consensus par rapport à ce qui devait être fait du prix de vente perçu. Conséquence : l’annonce du licenciement du CEO Arnold Steenbakker. Par ailleurs, la direction a annoncé plancher sur un important exercice stratégique qui ne sera présenté au monde extérieur qu’au 2e semestre. L’an dernier, le résultat net a atteint 291,6 millions EUR, soit juste au-dessus du résultat net de 2011 (287,6 millions EUR). Par action, on note un statu quo à 3,63 EUR par action. Le CA s’est accru de 16,5%, à 2,16 milliards EUR. La marge de bénéfice net a donc reflué de 15,8% pour 2011 à 10,8% l’an dernier. Pour stopper l’hémorragie, le dividende a été sensiblement relevé, en l’occurrence de 1,50 à 2 EUR bruts par action, soit une augmentation d’un tiers.

La situation semble à nouveau s’être stabilisée, de même que l’évolution du cours. Nous pouvons penser que le bénéfice net récurrent sera proche de celui de l’an dernier (environ 3,5 EUR par action). A 12 fois le bénéfice attendu, l’action n’est certainement pas bon marché historiquement. Vous pouvez donc accumuler une position dans l’action (rating 2B), mais nous n’attendons pas de mouvements plus importants de cours avant l’automne, lors de l’annonce de la ” nouvelle ” vision d’avenir du groupe. En cas de repli intermédiaire sous 40 EUR, le conseil pourra être relevé à ” digne d’achat “.

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