Franco-Nevada

Digne d’achat

Avec une hausse de cours de 9% durant les premiers jours d’échange, Franco Nevada (FNV), le groupe canadien de royalties et de streaming en métaux précieux, a réussi son début d’année. Cette évolution est liée au mauvais climat boursier et à la fuite vers l’or, actif refuge. Après une augmentation de capital au timing parfait réalisée à l’été 2014, la direction expérimentée de FNV a bouclé au total pour plus de 1,5 milliard USD de transactions. Qui plus est, en octobre 2015, pour la première fois _ qui ne relève pas du hasard _, le groupe a conclu une importante transaction de streaming sur l’argent. FNV mise ainsi sur un ratio d’or/argent exceptionnel de 74. Entretemps, ce ratio s’est lui-même hissé à 78, alors qu’il ne s’était maintenu au-delà des 75 que pendant quatre mois au cours des 15 dernières années, avec depuis 1972 une moyenne de 57. FNV a déboursé 610 millions USD en échange de la livraison de la production d’argent (22,5% de participation Teck Resources) de la mine de cuivre Antamina au Pérou, la huitième mine de cuivre au monde, avec un profil de coûts figurant parmi les plus bas. A compter du 4e trimestre 2015, FNV recevra donc annuellement une moyenne de 3 millions d’onces d’argent (40.900 onces d’équivalent or), en échange de seulement 5% du prix spot. Par rapport à une production du groupe attendue comprise entre 335.000 et 355.000 onces d’équivalent or pour 2015, la transaction contribuera directement au résultat. L’une des forces du modèle d’affaires est que les transactions se traduisent toujours _ et souvent, sans investissements supplémentaires _ par une prolongation de la durée de vie de la mine et/ou une extension des réserves. C’est tout à fait le cas d’Antamina, qui recèle encore un important potentiel d’exploration, et a une durée de vie probable d’encore 30 à 40 ans. Un autre bel exemple en est la transaction, pour 648 millions USD, conclue par FNV en 2014 avec Lundin Mining pour la production d’or et d’argent de la mine Candelaria au Chili. Un plan de construction minière entretemps approuvé devrait fournir, entre 2016 et 2019, un complément de production de 26% (environ 60.000 onces d’équivalent or), pour lequel FNV devra seulement débourser 7,5 millions USD supplémentaires. Pour la transaction avec Teck Resources et le premier paiement anticipé de 338 millions USD (sur un total d’un milliard USD) pour le deal sur le streaming de l’or et de l’argent relatif à la mine de cuivre de Cobre Panama de First Quantum, FNV a utilisé pour la première fois une facilité de crédit, mais a encore plus de 800 millions USD à disposition pour de nouvelles transactions. Les 46 actifs qui produisent ont livré 16,5% de surcroît de production sur les neuf premiers mois (253.758 onces d’équivalent or). En raison d’un prix de l’or en moyenne inférieur de 8,5%, à 1179 USD l’once, ainsi qu’à des revenus de royalties sur le pétrole et le gaz nettement plus réduits, le chiffre d’affaires a progressé de 0,9%, à 322,3 millions USD. Le cash-flow opérationnel récurrent (REBITDA) a reculé de 6,4%, à 243,4 millions USD, et le bénéfice net récurrent de 37,8%, à 65,2 millions USD ou 0,42 USD par action.

Conclusion

Les arguments en faveur d’une intégration en portefeuille de Franco-Nevada sont suffisants. En premier lieu, son track-record extraordinaire, avec une surperformance systématique de l’action par rapport aux prix de l’or et des actions minières, dans les bonnes comme les mauvaises périodes. Et le modèle d’affaires unique du groupe. Nous plaçons donc un ordre.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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