Franco-Nevada

Digne d’achat pour le long terme

Le lustre retrouvé par l’or ces dernières semaines a également profité à Franco-Nevada (FNV). L’honnêteté impose cependant de préciser que l’entreprise canadienne de royalties et de streaming n’avait jamais perdu de son éclat. Elle s’échange en effet plus de 30% au-dessus de son niveau d’août 2011, alors que le cours de l’or culminait à 1900 USD l’once. Depuis, l’or a perdu 32% de sa valeur (en USD) et le tracker sur le Market Vectors Goldminers (GDX) a chuté de 65%. La surperformance est tout aussi impressionnante depuis l’entrée en Bourse (IPO) de FNV fin 2007 : +289% pour FNV, +58% pour l’or et -51% pour GDX. Le modèle basé sur les royalties et le streaming a donc démontré sa suprématie à la fois dans les bons et mauvais jours. L’une des caractéristiques de ce modèle est qu’il permet d’éviter les risques typiques de l’industrie minière : dépassements de budget, problèmes opérationnels, expropriation… D’autre part, il permet de profiter pleinement de la hausse des cours des métaux précieux, mais aussi – un élément souvent sous-estimé – de la croissance des réserves et de la production résultant des efforts d’exploration supplémentaires fournis une fois le contrat de royalties ou de streaming signé. Les réserves prouvées de projets que FNV avait en portefeuille au moment de l’IPO ont ainsi plus que doublé. En 2008, FNV produisait environ 110.000 onces d’équivalents or (or et argent combiné), sur la base de 22 actifs productifs. En 2013, la production atteignait déjà 241.402 onces d’équivalent or, avec 47 actifs productifs. Sur la base de ces derniers – et de l’évolution des 188 projets en pipeline – FNV prévoyait en 2014 une production de 300.000 à 325.000 onces d’équivalent or pour 2018. La production finale sera nettement plus élevée. FNV a en effet également prouvé en 2014 que sa croissance était loin d’être terminée. Pas moins de 35 nouveaux deals ont en effet été conclus ces douze derniers mois, pour un investissement total de 1 milliard USD. Le plus important est intervenu en novembre dernier, avec l’investissement de 648 millions USD dans l’acquisition d’un stream d’or et d’argent sur la mine de Candelaria au Chili, propriété à 80% de Lundin Mining. Selon FNV, ce deal devrait apporter un surcroît de production de 20 à 30.000 onces d’équivalent or en 2014. La production s’élèvera à 60 à 70.000 onces en moyenne au cours des années à venir, avec une poussée à plus de 80.000 onces en 2015. Les prévisions de production pour 2014 ont été revues à la hausse, d’une fourchette de 245 à 265.000 onces à une fourchette de 280 à 300.000 onces. Exempte de dettes, FNV souhaite conserver des marges financières suffisantes en permanence. En 2014, l’entreprise avait ainsi récolté 500 millions USD par l’émission de 8,38 millions d’actions nouvelles (dilution de 5,7%) à 59,75 USD, à peine 1,8% sous le cours record. FNV génère plus de 350 millions USD de cash-flows opérationnels récurrents (REBITDA) par an et dispose de plus de 600 millions USD de liquidités, ainsi que d’une ligne de crédit inutilisée de 500 millions USD pour négocier de nouveaux deals.

Conclusion

L’impressionnant parcours de Franco Nevada continue de séduire. L’action est très chère, à 60 fois les bénéfices et 22 fois l’EBITDA attendus en 2015. En raison de son modèle d’affaires défensif, elle reste cependant un investissement attrayant dans le secteur des métaux précieux, surtout à plus long terme.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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