Franco-Nevada se diversifie dans le pétrole et le gaz

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Ce groupe canadien spécialisé dans les métaux précieux a pulvérisé tous ses records l’an dernier. Sa croissance est assurée jusqu’en 2021. Il entend investir jusqu’à un milliard de dollars dans les royalties sur le pétrole et le gaz. Le titre de cet incontournable du secteur peut rester en portefeuille.

Le groupe canadien de royalties et de streaming de métaux précieux a terminé l’exercice 2016 en beauté, avec un solide quatrième trimestre. Sur cette période, son chiffre d’affaires s’est accru de 28% en rythme annuel, à 155,3 millions de dollars. Le cours moyen de l’or s’est élevé à 1218 dollars l’once, soit 8,8% de moins qu’au trimestre précédent (1335 dollars), mais 10,3% de plus qu’au dernier trimestre de 2015 (1104 dollars). La moyenne annuelle atteint 1248 dollars l’once, une augmentation de 7,6% par rapport à 2015 (1160 dollars).

La production vendue a progressé au quatrième trimestre de 14,7%, à 121.910 onces d’équivalents or, tout juste sous le chiffre record du troisième trimestre (123.065 onces). Sur une base annuelle, on note une hausse de 29%, de 360.100 à 464.383 onces d’équivalents or, ce qui est encore mieux que la fourchette (pourtant déjà relevée) de 445.000 – 455.000 onces. Franco-Nevada attribue cette performance à l’importante contribution de trois transactions conclues au plus fort de la crise du marché des matières premières. Tout d’abord, en novembre 2014, les Canadiens ont acquis pour 648 millions de dollars de streams (flux de production) d’or et argent sur la mine Candelaria au Chili. Elle est la propriété à 80% de Lundin Mining, qui a livré 71.378 onces d’équivalents or (15,4% du total du groupe). En outre, en octobre 2015, le groupe a conclu un accord de streaming d’argent à hauteur de 610 millions de dollars avec Teck Resources sur la mine Antamina au Pérou, qui a produit 60.273 onces (13%). Enfin, début 2015, un accord de streaming d’or et d’argent a été signé pour 500 millions de dollars avec Glencore sur la mine péruvienne d’Antapaccay, qui a livré en 2016 73.612 onces (15,9%).

Le cash-flow opérationnel apuré (EBITDA) s’est inscrit en hausse de 29,7% au quatrième trimestre, à 122,2 millions de dollars ; en rythme annuel, il a progressé de 45,1%, à 489,1 millions de dollars. Le bénéfice net apuré est ressorti à 42,9 millions de dollars ou 0,24 dollar par action (0,20 dollar escompté) ; en glissement annuel, à 164,6 millions de dollars (0,94 dollar par action contre 0,57 dollar en 2015).

Franco-Nevada table pour cette année sur une production comprise entre 470.000 et 500.000 onces d’équivalents or. D’ici 2021, ce chiffre doit se hisser à 515.000 – 540.000 onces d’équivalents or, sous l’impulsion du lancement, à partir de fin 2018, de la mine de cuivre Cobre Panama de First Quantum, pour laquelle Franco-Nevada a un contrat de streaming d’argent et or pour 1 milliard de dollars.

Le groupe, qui n’a pas de dettes, disposait fin décembre de 253 millions de dollars de liquidités et d’une ligne de crédit inutilisée de 1,1 milliard de dollars. De quoi conclure aisément de nouvelles transactions, et l’habileté de la direction en la matière n’est plus à prouver. Le CEO David Harquail a d’ailleurs récemment annoncé vouloir investir prochainement jusqu’à 1 milliard de dollars dans les royalties sur le pétrole et le gaz. À la fin de l’an dernier, Franco-Nevada avait conclu un premier contrat pour 100 millions de dollars dans STACK, l’unique champ de gaz de schiste et pétrolier aux États-Unis à avoir vu le nombre de forages augmenter ces dernières années, et il en a signé tout récemment un deuxième, de 110 millions de dollars. Le groupe a dégagé l’an dernier 30,1 millions de dollars de chiffre d’affaires sous la forme de royalties sur le pétrole et le gaz. Il table d’ici 2021 sur 55 à 65 millions de dollars.

Conclusion

Dans le secteur, Franco-Nevada est incontournable. Même s’il ne conclut aucune nouvelle transaction, la croissance du groupe est assurée jusqu’en 2021. La direction, douée pour les remaniements stratégiques, choisit toujours très bien son moment. Pour la 10e fois consécutive, elle relèvera bientôt le dividende (rendement brut de 1,4%). Le titre peut rester en portefeuille.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : dollar canadien (CAD)

Marché : Toronto

Capit. boursière : 15,2 milliards CAD

C/B 2016 : 68

C/B attendu en 2017 : 58

Perf. cours sur 12 mois : +7 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +7 %

Rendement du dividende : 1,4 %

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