Fountain

Digne d’achat à titre spéculatif

Difficile de trouver une année boursière plus dramatique que 2013 pour les actionnaires (particuliers) de cette entreprise de Braine-l’Alleud qui commercialise des machines de distribution de boissons chaudes (café, thé, chocolat, soupes, etc.). Le cours a perdu environ 2/3 de sa valeur l’an dernier, après la dégradation des résultats et surtout l’annonce d’une importante augmentation de capital à près de 5 millions EUR (capitalisation actuelle : 5,9 millions EUR !) à…2 EUR par action à peine (introduction en Bourse en 1999 à 56 EUR !). Le groupe prévoyait initialement de procéder à cette opération avant le 31 mars 2014 mais le prospectus n’a toujours pas été approuvé par la FSMA, et donc elle ne pourra avoir lieu. Il faudra peut-être que les actionnaires actuels attendent la fin des vacances de Pâques pour pouvoir acquérir trois nouveaux titres contre deux existants, ce qui se traduira par une forte dilution. Un glissement s’opérera également au sein de l’actionnariat : Quaeroq devient le nouvel actionnaire de référence et sera garant de la réussite de cette opération. Fountain est déjà souffreteux. Les résultats annuels 2013 n’en sont qu’une confirmation. En 2012, les ventes avaient déjà reculé de 7% sur une base comparable (sans tenir compte des acquisitions) et en 2013, le repli du chiffre d’affaires (CA) sur base comparable atteint même 11%. Ce qui n’est pas sans impact sur la rentabilité. Le cash-flow opérationnel récurrent (REBITDA) a plongé de près de 68%, à 1,9 million EUR, ce qui signifie que la marge de REBITDA s’est tassée de 16,5 à 5,8%. Il y a quelques années, cette marge était encore comprise entre 20 et 25%. Le REBIT (bénéfice opérationnel récurrent) a lui aussi plongé dans le rouge : de 2 millions EUR à -1,6 million EUR. Le résultat net consolidé a été très largement négatif (de 0,1 à -6,4 millions EUR). Il n’y aura plus de dividende, et ce sera au moins le cas jusqu’en 2016. Un nouveau business plan a été défini, qui porte l’empreinte du nouveau CEO, Paul Baeck. Celui-ci a défini un important plan stratégique (“Kaffa 2018”) pour la période comprise entre 2013 et 2018. Fountain doit se repositionner, et ce projet impliquera de nouveaux investissements, notamment pour l’embauche de nouveaux collaborateurs. Il s’avère en effet que les PME, particulièrement, souffrent beaucoup du contexte économique difficile. Le portefeuille de clients doit donc s’étoffer et Fountain va également se concentrer davantage sur les entreprises comptant plus de 50 collaborateurs, qui n’ont pas appartenu au groupe-cible pendant de longues années. Par ailleurs, la prestation de services doit être étendue. Ce qui implique notamment le développement de la vente à distance et la création d’un magasin en ligne, qui permettra que les clients soient livrés dans un délai de 24 heures.

Conclusion

La forte dilution est une pilule difficile à avaler pour les actionnaires (particuliers). Il est clair que le candidat-acheteur devra faire preuve de patience d’ici au retour de la rentabilité, d’autant que le dividende ne sera plus versé pendant quelques années. Une patience doublée de nerfs d’acier. Un investissement dans Fountain comporte jusqu’à nouvel ordre un risque supérieur à la moyenne.

Conseil: digne d’achat à titre spéculatif

Risque: élevé

Rating: 1C

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