Fountain

Augmentation de capital à 2 EUR

3,07 EUR – 1D Digne d’achat à titre spéculatif

C’est un nouveau choc pour les actionnaires (particuliers) de cette entreprise de Braine-L’Alleud qui commercialise des machines de distribution de boissons chaudes (café, thé, chocolat, soupes, etc.). En début de mois, les échanges sur l’action ont été suspendus à la demande de l’organe de contrôle des marchés, la FSMA. Le 11 décembre, un accord avec les organismes financiers a été annoncé, mais également une augmentation de capital pour un montant de 3 millions EUR. Cette opération doit être réalisée avant le 31 mars 2014 et à un prix d’à peine… 2 EUR par action, les actionnaires actuels ayant cependant un droit préférentiel. Le rapport est d’une action nouvelle contre une ancienne, ce qui se traduira par une forte dilution. Un glissement s’opérera également au sein de l’actionnariat : Syntegra Capital Fund I vend 295.000 actions (17,5% du total) à 2 EUR à Quaeroq, qui devient dès lors le nouvel actionnaire de référence et sera garant de la réussite de cette opération. A la fin de la semaine dernière, il a été subitement question d’une offre de reprise par le groupe suisse Eden Springs, mais cela ne semble finalement pas être à l’agenda. Fountain est déjà souffreteux. D’abord, après plusieurs années de stabilité et d’espoir, force est de constater que l’évolution du chiffre d’affaires (CA) est décevante : presque -7% sur une base comparable (sans tenir compte des acquisitions) l’an dernier et un recul au 1er semestre de cette année de 9,5% (de 18,7 à 17 millions EUR). Ce repli d’environ 10% a été confirmé lors du trading update du 3etrimestre. Et ne sera pas sans incidence sur la rentabilité. A mi-parcours de l’exercice, le cash-flow opérationnel récurrent (REBITDA) s’est tassé de 55%, à 1,5 million EUR. La marge de REBITDA a dès lors plongé de 17,7% à 8,8%. Il y a quelques années, cette marge était encore comprise entre 20 et 25%. Le REBIT (bénéfice opérationnel récurrent) était même légèrement négatif (de 1,24 million EUR à -0,1 million EUR). Le résultat net consolidé a pour sa part plongé loin dans le rouge (de 0,04 à -1,74 million EUR). Après le versement d’un dividende confortable de 0,88 EUR pendant plusieurs années, le groupe a supprimé le coupon en 2012 et ne le versera plus avant juin 2016. L’été dernier, le groupe a annoncé rechercher un nouvel actionnaire mais également des financements supplémentaires. Manifestement, le groupe a décidé trop tard de modifier son modèle d’entreprise, avec la désignation d’un nouveau CEO, Paul Baeck. Ce dernier a présenté un important plan stratégique pour la période 2013-2017 (” Kaffa 201 “) : Fountain se repositionnera, et il investira lourdement dans le segment, notamment avec l’embauche d’une vingtaine de nouveaux collaborateurs commerciaux. Son portefeuille de clients doit être étoffé et Fountain s’adressera de plus en plus aux entreprises de plus de 50 salariés, qui n’ont pas fait partie de son groupe-cible pendant longtemps. Par ailleurs, la prestation de services doit être développée (notamment avec la télévente et un webmagasin qui permettra aux clients d’être livrés dans les 24 heures).

La forte dilution est difficile à digérer pour les actionnaires (particuliers). N’oublions pas que Fountain a été introduite en Bourse en 1999 au prix de 56 EUR (!). La tendance baissière des résultats est cependant extrême pour une entreprise du secteur de la distribution. Le candidat-acheteur devra faire preuve de patience jusqu’au retour de la rentabilité et se passer de dividende pendant quelques années. D’où notre conseil : ” achat spéculatif ” (rating 1D), où le ” D ” souligne que le succès n’est pas assuré (du moins pas rapidement) et qu’un investissement dans Fountain recèle jusqu’à nouvel ordre un risque supérieur à la moyenne.

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