Exmar

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Au premier semestre, les résultats ont été à peine influencés par des éléments exceptionnels comme la vente de navires, et ont donc révélé pleinement la rentabilité de ce prestataire de services logistiques pour l’industrie du gaz naturel. Son bénéfice net s’est établi à 21,8 millions USD, soit un bénéfice net de 0,38 USD par action. C’est à peu près autant que le résultat de la même période l’an dernier, ce qui est également confirmé par un cash-flow opérationnel récurrent comparable (REBITDA). L’annulation de la transaction avec Gerevan augure cependant une période difficile pour les activités liées au gaz naturel liquéfié (GNL). ” Une tempête se prépare et je préfère la contourner “, a déclaré Nicolas Saverys, CEO d’Exmar. Cette division GNL représente actuellement environ 40% de l’EBITDA d’Exmar. Outre le transport classique de GNL, Exmar est en avance dans le secteur, avec une nouvelle technologie permettant de rendre superflus les coûteux terminaux terrestres. En 2005, Exmar a développé des navires-citernes capables de regazéifier du gaz naturel liquide à bord (appelés navires FSRU), et l’entreprise conçoit actuellement un navire qui peut liquéfier le gaz naturel à bord (navires FLNG). Un deuxième projet est en cours. Ces activités requièrent cependant énormément de capitaux, et pour limiter les risques et accroître la force de frappe, Exmar avait décidé d’unir ses forces à celles de Geveran Trading, un holding de John Frederiksen actif dans le GNL. La nouvelle entité devait s’appeller Exmar LNG, et Exmar y aurait détenu une participation de 60%. Sa plus grande envergure et la meilleure répartition des risques devaient permettre à l’entité de contrer plus efficacement la concurrence dans le secteur. Exmar entrevoit autant de potentiel sur le marché des FLNG que celui des FSRU. La technologie de regazéification a été lancée en 2005 et aujourd’hui dans le monde, plus de 20 de ces navires sont déjà en circulation. Sur la base d’une analyse de marché, Exmar prévoit une croissance comparable dans les navires qui liquéfient le gaz à bord. Après 2020 surtout, la croissance devrait s’accélérer grâce à des délais de construction raccourcis, un coût inférieur et une plus grande flexibilité commerciale de ces installations. Or donc, la transaction a été annulée, essentiellement parce que Gerevan aurait ajouté plusieurs navires de transport GNL à la flotte, alors qu’Exmar entrevoit une baisse de la demande et une hausse de la surcapacité dans ce segment. Les deux navires GNL d’Exmar ont des contrats de long terme et génèrent des revenus stables. Outre l’activité GPL (gaz de pétrole liquéfié), le transport de GPL demeure une activité centrale pour Exmar. Une flotte de 24 navires GPL produit 40% du REBITDA. Ce dernier a reculé légèrement au 1er semestre compte tenu de l’augmentation de jours de cale sèche, des prix inférieurs et de la suroffre dans le segment plus petit. Cela dit, les navires restants de la flotte ont pu profiter pleinement de tarifs toujours solides. Les prochains mois seront cependant marqués par un accroissement de capacité sur le marché GPL, surtout de plus grands navires.

Conclusion

Sur la base de la rentabilité actuelle, les investisseurs déboursent 14 fois le bénéfice et plus de 8 fois le REBITDA. Ce n’est pas peu, et les investisseurs prennent déjà un bel acompte sur une croissance de la rentabilité grâce aux nouveaux projets. La transaction autour d’Exmar LNG aurait pu contribuer à créer de la valeur.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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