Euronav

Digne d’achat

L’armateur anversois Euronav a pris une nouvelle dimension en janvier 2014 avec l’acquisition de 15 VLCC (Very Large Crude Carriers d’une capacité maximale de 320.000 tonnes) qui appartenaient à Maersk. En juin suivait déjà une nouvelle acquisition des quatre jeunes (trois ans en moyenne) VLCC Maersk. Ces opérations ont propulsé Euronav – trente VLCC désormais – dans le top mondial absolu de l’armement de pétroliers. En outre, l’entreprise dispose d’un U(ltra)LCC (capacité de 441.000 tonnes), de 23 Suezmax (capacité maximale de 200.000 tonnes) et deux plateformes de stockage flottantes (FSO). Ces énormes investissements ont fait gonfler le nombre d’actions en circulation, passé de 53,2 millions en novembre 2013 à 131 millions. La direction prend clairement l’initiative dans la consolidation nécessaire du secteur. L’optimisme s’appuie sur trois éléments. La demande de pétroliers est soutenue de manière structurelle par la demande croissante de pétrole et l’augmentation du nombre de raffineries en Asie. En outre, la révolution du gaz et du pétrole de schiste aux Etats-Unis est en train de bouleverser les routes maritimes. Celles-ci s’allongent à mesure que la production pétrolière d’Amérique Latine et d’Afrique centrale prend de plus en plus la direction de l’Asie. De nouvelles routes maritimes apparaîtront également à mesure que les Etats-Unis deviendront exportateurs nets de pétrole. Euronav prévoit un surcroît de demande de 170 à 270 VLCC supplémentaires à partir de 2016, sur une flotte mondiale de 615 bâtiments en 2014. Cette année sera également la première depuis 2003 à être caractérisée par une croissance négative du nombre de VLCC et de Suezmax (471 début 2014). En outre, les carnets de commandes de navires neufs sont retombés à leur plus bas niveau depuis 1997, ce qui entraînera une nouvelle baisse de la flotte mondiale en 2015. Un troisième élément est la conviction que le creux sectoriel cyclique est passé à la fois en termes de transport et de valeur des navires. La majeure partie des VLCC d’Euronav sont loués sur le marché spot dans le cadre du pool Tankers International (TI). On a aussi appris récemment que TI allait fonder VLCC Chartering Ltd avec l’armateur norvégien Frontline Management. Cette joint-venture mettra à disposition un pool de VLCC encore plus important, ce qui améliorera l’efficacité opérationnelle. En revanche, Euronav prend elle-même en charge la location des Suezmax, en partie dans le cadre de contrats à long terme, et en partie sur le marché spot. Au total, 72% de la flotte est exposée au marché spot. Après un rebond au 1er trimestre (34.777 USD, 1,4 million USD de bénéfice net), les tarifs journaliers moyens des VLCC sont retombés à 19.150 USD au 2e trimestre, ce qui a entraîné une perte nette de 22,6 millions USD. Aucune amélioration n’est intervenue au 3e trimestre, mais les tarifs se sont brutalement redressés ces dernières semaines en prévision de l’hiver prochain. Euronav a demandé une cotation sur le NYSE en septembre dernier.

Conclusion

Nous avons été immédiatement enthousiasmés par le bond en avant opéré par Euronav à la suite de transactions réalisées en début d’année avec Maersk. Sauf que la réaction initiale du marché a été (beaucoup) trop euphorique. Après un premier repli, nous avions relevé une première fois notre note en août dernier. La récente baisse du cours à 7,5 EUR permet un nouveau relèvement.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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