Engie, une action à redécouvrir

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La transformation d’Engie est achevée. Grâce à sa réorientation stratégique, son action est devenue l’une des valeurs les plus défensives en Bourse. Digne d’achat !

Pour cette année, la direction du prestataire français de services d’utilité publique Engie anticipe un bénéfice net récurrent compris entre 2,45 et 2,65 milliards d’euros, à comparer à un bénéfice de 2,6 milliards d’euros en 2015. La différence, c’est que les résultats sont désormais plus prévisibles, et qu’il est très probable que le bénéfice annuel connaisse une croissance constante. Si en 2015, le cash-flow d’exploitation (Ebitda) avait encore reculé de 9%, il devrait connaître une hausse d’au moins 6% cette année. Le bénéfice net récurrent des activités principales pourrait même signer une progression de 8%. Engie souligne sa foi dans ses perspectives en relevant le dividende brut de 7%, à 0,75 euro par action.

La transformation du groupe s’est appuyée sur la vente, ces dernières années, d’actifs à concurrence de 14 milliards d’euros dont le bénéfice dépendait dans une large mesure de l’évolution – capricieuse – des cours pétroliers et gaziers. Parallèlement, Engie a investi une somme comparable dans des segments où les cash-flows sont plus prévisibles (les énergies renouvelables, la prestation de services…). Engie a indiqué avoir achevé sa transformation en une entreprise au profil de risque réduit. Désormais, 90% du cash-flow d’exploitation reposent sur des tarifs régulés ou des contrats à prix convenu. Son plan d’économies 2016 – 2018 devrait en outre lui rapporter cette année 300 millions d’euros, et au total 1,3 milliard d’euros; ce sont 100 millions de plus que prévu.

La “nouvelle” Engie a connu une période de transition difficile. En effet, les actifs que le groupe a cédés ne produisaient plus de bénéfices. De 2015 à 2017, le groupe a ainsi vu lui passer sous le nez plus de 400 millions de bénéfice net récurrent. Cette perte devrait être compensée en grande partie d’ici la fin de cette année grâce aux nouveaux investissements consentis (+100 millions) et surtout à la croissance organique du bénéfice (+300 millions). L’an dernier, le bénéfice net récurrent s’est certes établi à 2,6 milliards d’euros, mais le bénéfice des activités principales s’est révélé légèrement inférieur aux prévisions, à 2,36 milliards d’euros. La moins bonne performance de Suez, que le groupe détient à raison de 32%, ne lui a pas facilité la tâche. Sur le marché belge, Engie a pâti des problèmes liés aux centrales nucléaires Tihange 1, Tihange 2 et Doel 3, couplés à des prix de l’électricité faibles. Ces prix semblent toutefois s’affranchir de leur plancher sur le marché européen, ce qui trouvera écho dans les résultats d’Engie plus tard, car l’entreprise a couvert les prix pendant trois ans.

La réorientation d’Engie porte ses premiers fruits s’agissant du bénéfice, et le groupe devrait désormais produire des cash-flows intéressants. Disposant de 5,8 milliards d’euros, il pourra payer le dividende et continuer d’alléger sa dette – elle ne représentait que 2,2 fois l’Ebitda au terme de 2017.

Conclusion

L’action Engie est devenue l’une des valeurs les plus défensives en Bourse. Son profil de risque est réduit, la probabilité d’une croissance constante de son bénéfice de quelques pour cent est grande, son cash-flow disponible est intéressant et sa valorisation est attrayante, à un rapport cours/bénéfice de 13, une valeur d’entreprise correspondant à sept fois l’Ebitda et un rendement de dividende brut de 5,6%. Nous maintenons dès lors notre recommandation: “acheter”.

Conseil : acheter

Risque : faible

Rating : 1A

Cours : 13,2 euros

Ticker : ENGI

Code ISIN : FR0010208488

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 32,1 milliards EUR

C/B 2017 : 16

C/B attendu 2018 : 13

Perf. cours sur 12 mois : +4,7 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -8 %

Rendement du dividende : 5,6 %

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