Digne d’achat

Ces dernières semaines, en période de turbulences, l’action Elia a démontré ses qualités défensives. Le cours record de la fin novembre est encore à portée, d’autant que de plus en plus d’analystes et d’investisseurs découvrent Elia en tant que pilier d’un portefeuille d’actions. Le gestionnaire du réseau haute tension a comme premier atout que son bénéfice est régulé par la loi et ne dépend donc pas des aléas conjoncturels. Par ailleurs, le cadre réglementaire lui est particulièrement favorable. La règle de base veut qu’Elia perçoive un rendement juste sur les investissements consentis. Plus le groupe investit, plus il réalise de bénéfices. Et dans la mesure où Elia est en train de mettre en place un important programme d’investissements, tant en Belgique via Elia Transmission qu’en Allemagne par l’intermédiaire de sa filiale 50Hertz, les actionnaires peuvent anticiper avec assez de précision des bénéfices stables et en hausse. Le plus grand risque est qu’une augmentation de capital soit nécessaire pour financer ces investissements, même si Elia semble pouvoir obtenir suffisamment d’argent par le financement de dettes. Elia tire profit de la transformation structurelle du marché de l’énergie. Pour conserver une certitude par rapport à l’approvisionnement dans l’hypothèse d’une dépendance accrue à l’énergie éolienne et solaire, un segment versatile, les marchés européens de l’électricité doivent être mieux reliés les uns aux autres. Ce qui implique donc d’investir dans des lignes de haute tension. L’Allemagne, par exemple, met actuellement tout en oeuvre pour pouvoir acheminer l’énergie éolienne produite en Mer Baltique vers le consommateur dans le sud de l’Allemagne, projet dans lequel 50hertz joue un rôle clé lucratif. Elia planche également en Belgique sur plusieurs grands projets permettant d’acheminer l’électricité produite en Mer du Nord vers le consommateur. Dans le nouvel accord tarifaire, l’organe de réglementation confirme que les investissements supplémentaires dans le réseau de haute tension se traduisent par un surcroît de bénéfices pour Elia. La semaine dernière, Daniel Termont, directeur du gestionnaire de réseau de gaz naturel Fluxys et porte-parole des localités, actionnaires importants à la fois de Fluxys et d’Elia, a évoqué une possible fusion entre Fluxys et Elia. La logique industrielle est que le gaz et l’électricité se complètent de mieux en mieux, car les centrales au gaz forment le back-up idéal à la production d’énergies renouvelables fluctuantes. Au premier semestre, le bénéfice comparable a progressé de 20%, grâce à la prestation de 50Hertz, mais également d’Elia Transmission qui évolue plus rapidement que prévu. Le taux sans risque, faible, pèse peut-être sur le bénéfice juste qu’Elia peut réaliser, mais il réduit également les frais de financement ; un avantage, compte tenu du programme d’investissement du groupe. Le bénéfice 2015 contribuera à environ 2,84 EUR par action, ce qui portera le dividende à un niveau proche de 1,58 EUR par action. En conséquence, le rendement de dividende sera d’un peu moins de 4%.

Conclusion

Les investisseurs déboursent 14 fois le bénéfice attendu pour 2016. Ce n’est pas excessif compte tenu du faible risque et des perspectives favorables. Le rendement de dividende d’un peu moins de 4% est intéressant vu la faiblesse des taux sans risque. Nous demeurons dès lors positifs à l’égard d’Elia en tant que valeur défensive, malgré les cours plus élevés.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

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