Deere & Company

Une valorisation à nouveau attrayante

81,25 USD – 1B ↑

Publiés à la mi-mai, les résultats trimestriels ont laissé une impression mitigée. Les chiffres en soi étaient à un niveau record et supérieurs au consensus mais le géant des engins agricoles a également lancé un avertissement sur chiffre d’affaires (CA) pour l’ensemble de l’exercice 2012-2013 (qui sera clos le 31/10). Les chiffres étaient donc un peu meilleurs que prévu. Le bénéfice par action s’est établi à 2,76 USD, contre des prévisions moyennes de 2,72 USD par action pour les analystes. Le bénéfice net a grimpé de 3%, à 1,08 milliard USD, pour un CA en hausse de 9% (10,9 milliard USD). Les ventes et les bénéfices atteignent ainsi des niveaux record. Pour l’ensemble de l’exercice, l’augmentation des ventes d’engins agricoles a cependant été ramenée de +6 à +5%, alors que les prévisions de bénéfice pour l’exercice 2012-2013 étaient maintenues à 3,3 milliards USD. Cela a incité certaines sociétés de Bourse, comme Goldman Sachs, à abaisser leurs prévisions de bénéfice pour l’exercice à venir, et donc à revoir leur avis à la baisse. Elles considèrent les chiffres record du trimestre écoulé comme un pic dans l’évolution du CA et du bénéfice. Cette conclusion se fonde également sur les prévisions très favorables en matière de récoltes qui pourraient renvoyer les réserves de maïs et d’autres céréales en direction des moyennes historiques d’ici à la fin de l’année, ce qui entraînera une baisse du cours des différentes variétés de céréales de 15 à 20% au cours des mois à venir. Généralement, une baisse des revenus des agriculteurs entraîne une réduction des commandes d’engins agricoles l’année suivante. D’autres parties trouvent qu’il est encore trop tôt pour tirer de telles conclusions. Vu la pression sur les prévisions de bénéfice pour l’exercice 2013-2014, nous avions décidé de sortir l’action du portefeuille-modèle à la mi-mai. Ce choix s’avère aujourd’hui justifié car le cours, notamment en raison d’un sentiment général moins favorable, est entre-temps retombé à son plus bas niveau de l’année. Dans le secteur des engins agricoles, il n’y a pas de plus grand nom que Deere & Company, l’entreprise fondée en 1837 par John Deere. Ce forgeron avait eu l’idée de se lancer dans la production de masse de la charrue qu’il avait développée. Cent septante-cinq ans plus tard, ses engins agricoles et notamment les tracteurs vert et jaune portant le cerf comme symbole sont reconnaissables dans le monde entier. Les perspectives de l’agriculture restent excellentes. La population mondiale ne cesse d’augmenter et les habitudes alimentaires changent, particulièrement dans les pays émergents. La production de céréales et d’autres plantes est donc sous pression. Des contrecoups climatologiques dans d’importantes zones de production, comme l’an dernier aux Etats-Unis, ressuscitent la crainte de pénuries et entraînent de fortes hausses des cours. La Chine est devenue le 2e consommateur de maïs au monde. La consommation y a presque augmenté de moitié en une décennie, soit une hausse correspondant à la consommation totale du Brésil. Pour résumer : il est impératif d’accroître (énormément) la productivité dans l’agriculture ! L’une des possibilités consiste à utiliser des engins agricoles plus nombreux et plus performants. Le directeur (CEO) Sam Allen s’est fixé deux objectifs importants pour les années à venir. Tout d’abord, doubler le CA à environ 50 milliards USD d’ici à 2018. Ensuite, porter la part du CA réalisé hors Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) de 35 à 50%.

A la suite de la récente baisse du cours, le rapport cours/bénéfice attendu est à nouveau inférieur à 10 pour l’exercice en cours 2012/13 et le prochain exercice 2013-2014 sur la base d’un consensus des analystes de 8,5 USD par action. Deere & Co retrouve ainsi une valorisation “attrayante “. Naturellement, une légère pression baissière pourrait s’exercer sur ce consensus des analystes en cas de baisse des cours des céréales consécutive à de bonnes récoltes. Mais nous pensons que cette hypothèse est déjà intégrée dans le cours actuel. Nous relevons donc l’avis à ” digne d’achat ” (1B).

DIGNE D’ACHAT

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