Deceuninck

Conserver/attendre

Le producteur flamand de profilés en PVC pour portes et fenêtres a réservé une nouvelle surprenante à ses actionnaires. Le CEO Tom Debusschere a quitté l’entreprise pour relever un autre défi. Pour l’heure, Francis Van Eeckhout est CEO intérimaire. En 2014, le holding contrôlé par Francis Van Eeckhout, qui a récemment aussi pris une participation dans Recticel, est devenu actionnaire de référence, avec plus de 20% des actions détenues. Le holding Sofina a conservé ainsi une participation de 17,5%. En 2009, Debusschere a repris les rênes dans un contexte très difficile, et oeuvré à la reprise du cycle de croissance. Les résultats annuels 2015 sont une confirmation de la reprise de cette croissance, même si le rapport n’a pas satisfait aux prévisions. Le chiffre d’affaires (CA) a connu une solide croissance (+16,6%, à 644,5millions EUR), ce qui est supérieur au consensus des analystes, qui s’établissait à 635millions EUR. De 16,6% de la croissance du CA, 9,3% au moins provenaient à concurrence de plus de moitié de la reprise de Pimas, le pionnier des systèmes de fenêtres en PVC en Turquie et actif sous l’enseigne Pimapen. Pimapen est l’appellation la plus connue pour les fenêtres de qualité en Turquie et dispose d’un réseau de 1200points de vente. Deceuninck est déjà actif depuis une quinzaine d’années dans la ” tête de pont ” entre l’Europe et l’Asie, non sans succès. Ensemble, ils deviendront numéro un du deuxième marché de fenêtres en PVC d’Europe (volume annuel : 325.000 tonnes), avec encore pas mal de potentiel de croissance au cours des prochaines décennies. Pimas a deux sites de production : le plus grand à Gebze (Turquie), mais depuis 2007 un deuxième à Rostov-on-Don (Russie). La Russie est le plus grand marché d’Europe pour les fenêtres en PVC (370.000tonnes de volume par an) et Deceuninck y est actif depuis environ une décennie. Il ajoute la marque Enwin à son assortiment de produits. À périmètre de consolidation identique, on note une augmentation de 7,3% de son CA l’an dernier, ce qui représente un résultat très honorable. Grâce à l’Amérique du Nord, qui se distingue positivement avec une croissance des volumes de 33,7% (+11,6% à cours de change constant) pour 2015 ; la région a donc absolument brillé. Les marchés domestiques en Europe occidentale ont connu une année très faible en 2014. On note cependant une amélioration de 8,2% l’an dernier. Les évolutions en Europe Centrale et de l’Est sont décevantes. Là, on note un repli ultérieur du CA de 2,7% (+2,8% à cours de change constant). Là, la Russie pose le problème le plus sérieux. Au premier semestre, on note une amélioration spectaculaire du cash-flow opérationnel récurrent (sans éléments exceptionnels _ REBITDA) de 82%, à 28,7millions EUR. La marge de REBITDA s’est hissée de 5,7 à 9,2%. Au 2esemestre, la hausse s’est limitée à 25% parce que, sur une base annuelle, la progression ressort à +54%, à 56,5millions EUR, alors que le consensus moyen des analystes était de 58,4millions EUR. On note une marge de REBITDA de 8,8% par rapport aux 9,2% attendus. Le bénéfice net est passé de 10,5 à 13,3millions EUR (0,098EUR par action). Un dividende brut de 0,025EUR par action sera versé.

Conclusion

Les chiffres annuels 2015 ont été peu engageants. L’action Deceuninck reste convenablement valorisée, à sa valeur comptable, 15,5fois le bénéfice escompté et un rapport valeur d’entreprise/EBITDA proche de 6 pour 2016. Nous abaissons malgré tout notre conseil en raison des perspectives en demi-teinte.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

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