D’Ieteren

D’Ieteren Auto semble bien digérer le scandale lié au diesel et Belron renoue avec une croissance solide de son chiffre d’affaires en dehors de l’Europe. Ces derniers mois, le cours a connu une belle hausse, réduisant d’autant son potentiel. Nous ne relevons pas notre conseil.

Avec des chiffres annuels 2015 étonnamment solides et fin mai dernier, des résultats plus que satisfaisants au terme du premier trimestre 2016, D’Ieteren a pu satisfaire ses actionnaires. Le groupe a vu son chiffre d’affaires (CA) progresser de 4,6%, ce qui est nettement mieux que prévu et confirme les perspectives pour l’ensemble de l’exercice. Des coûts de marketing plus élevés empêchent cependant que cette hausse se traduise en une progression du bénéfice. Pour 2016, D’Ieteren promet un résultat net courant stable, voire en léger repli en comparaison avec l’an dernier. Belron a renoué avec la croissance organique et D’Ieteren Auto a finalement été relativement épargné par le scandale sur le diesel qui a fait trembler Volkswagen sur ses bases. La valorisation reste intéressante à 14fois le bénéfice net courant pour 2016, alors que la valeur d’entreprise (EV) se limite à 7 à 8ois le cash-flow opérationnel (EBITDA). Le rendement sur les cash-flows libres ressort à 7%. Les investisseurs s’intéresseront plus particulièrement aux résultats de la filiale Vitrage Belron, car cette activité représente 70% du bénéfice. Le CA comparable a progressé au premier trimestre d’un enviable 6%, sur une hausse totale du CA de 8,5%. Le nombre d’interventions s’est accru de 10%. Ces chiffres totaux dissimulent cependant d’importants écarts entre les pays. En Italie surtout, Belron fait toujours face à un repli du marché et à une vive concurrence, de sorte que les ventes comparables en Europe ont baissé de 0,9%. En dehors de l’Europe, le CA comparable a progressé de 12,2% grâce surtout à une hausse des parts de marché et à l’embellie du marché aux USA. Depuis la baisse des coûts de carburant, les Américains parcourent à nouveau plus de kilomètres en voiture, et le risque augmente que leur vitrage se détériore. Autrement dit, investir dans D’Ieteren revient à miser sur le trafic automobile américain. La filiale américaine cueille aussi les fruits d’une préparation soigneuse à un hiver rigoureux et de l’intensification des efforts marketing en début d’année. Pour le semestre restant, Belron anticipe une hausse limitée de son CA comparable. Le bénéfice ne suit pas le CA compte tenu des dépenses plus élevées consenties dans le but d’accroître la part de marché aux USA. Les bonus plus avantageux accordés à la direction ont également contribué à ce que Belron prévoie un résultat courant stable à légèrement inférieur pour cette année. Le cash-flow opérationnel récurrent (REBITDA) est en revanche à la hausse. D’Ieteren Auto a surpris en réalisant un bon chiffre d’affaires au premier trimestre. Celui-ci s’est accru de 1% malgré que les véhicules livrés ont reculé de 0,7%. La société a bon espoir de récupérer les parts de marché perdues et a précisé que le carnet de commandes avait progressé de 26% entre fin mars 2015 et cette année. Sur l’ensemble de l’année, cela devrait se traduire par un résultat courant stable, voire légèrement inférieur pour D’Ieteren Auto. La quête d’une troisième activité importante n’est pas terminée.

Conclusion

D’Ieteren Auto semble digérer assez bien le scandale lié au diesel alors que Belron renoue avec une croissance solide de son chiffre d’affaires en dehors de l’Europe. Ces derniers mois, le cours a connu une belle hausse, réduisant d’autant son potentiel, même si la valorisation demeure intéressante. Nous ne relevons donc pas notre conseil.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

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