D’Ieteren

Redémarrage difficile

34,62 EUR – 1B Digne d’achat

Les actionnaires de D’Ieteren ont été épargnés par de nouvelles mises en garde sur leurs bénéfices, mais le redémarrage de l’activité, sur lequel comptent de nombreux investisseurs, est plus difficile et plus lent que prévu. Au 1er semestre de cette année, son résultat net courant s’est replié de 7% en rythme annuel. C’est certes légèrement mieux que le repli de 10 à 15% que la direction escompte pour l’ensemble de 2013, mais la direction s’en tient malgré tout à ses prévisions, ce qui suppose que le 2e semestre de cette année sera difficile. D’Ieteren pointe explicitement du doigt le climat économique incertain. Par ailleurs, le “bonus” constitué par le long hiver, qui avait occasionné plus de dégâts aux vitrages automobiles, et donc plus d’interventions et de bénéfice chez sa filiale Belron, disparaît. Pour redonner un élan de croissance aux bénéfices de D’Ieteren, il faut donc attendre un réel redressement économique, qui inciterait l’automobiliste à parcourir un plus grand nombre de kilomètres (et donc augmenterait la probabilité de bris de vitre) et à acheter plus de voitures neuves. Belron, qui représente trois quarts du bénéfice de D’Ieteren, n’est pas parvenu à convaincre. Son chiffre d’affaires (CA) et son bénéfice courant ont certes connu une progression respective de 6% et 7%, et compte tenu du fait que la direction de Belron n’a pas reçu de bonus l’an dernier en raison des résultats décevants et que cette année, elle sera en revanche récompensée, le bénéfice courant comparable a même signé une hausse de 19%. Pourtant, le marché avait espéré des résultats supérieurs, sous l’impulsion d’un hiver plus rigoureux et donc favorable à Belron en Europe et en Amérique du Nord. Hélas, ce paramètre positif a été en partie annulé par un repli ultérieur du marché (-3%), conséquence de la situation économique difficile. La direction a laissé entendre que juillet et août seraient également difficiles. Grâce à des efforts de marketing accrus, Belron est malgré tout parvenu à accroître sa part de marché dans la majorité des pays où il est actif. Cela dit, ces efforts ne sont pas gratuits, et la marge (au niveau du bénéfice opérationnel) de Belron a en conséquence été ramenée à l’un des plus faibles niveaux de son histoire. En 2011, cette marge s’élevait encore à 9,5%, contre un modeste 6,4% cette année. Ceci est également dû au fait que Belron doit encore récupérer ses frais de lancement sur les nouveaux marchés (Chine, Russie et Indonésie, notamment). En outre, l’activité n’est pas aussi porteuse que prévu sur le marché canadien, et la société a dû amortir 8 millions EUR sur des acquisitions récemment réalisées au Canada. Un redressement lent des marges devrait être possible les prochaines années, et cette hausse, appliquée à un CA plus important, devrait progressivement soutenir le bénéfice de Belron. La stratégie visant à maintenir les parts de marchés au détriment des marges doit porter ses fruits dès que le marché retrouvera des couleurs. Si l’hiver a encore permis de sauver les meubles de Belron au 1er semestre, l’autre activité, D’Ieteren Auto, fut moins chanceuse. Son bénéfice courant s’y est tassé de 54 à 39 millions EUR en raison du recul des ventes automobiles et des importants efforts de marketing visant à maintenir la marge bénéficiaire dans un marché très compétitif. Cela dit, si les parts de marché de D’Ieteren ont quand même reculé à 21,27% en août, ce niveau est malgré tout historiquement élevé. Qui plus est, la majorité des ventes automobiles – en baisse – de D’Ieteren (-7%) est imputable à l’allègement des stocks au sein du réseau de distributeurs. Mais dans la mesure où la part des frais fixes est relativement élevée, ce repli des ventes affecte sévèrement le bénéfice (-28,8%) de D’Ieteren Auto. Cette année, le marché automobile devrait se stabiliser. D’Ieteren table toujours sur une hausse de ses parts de marché.

L’année 2013 est encore une année de transition pour D’Ieteren, mais à partir de l’an prochain, la société doit pouvoir accélérer la hausse de son bénéfice. Cette perspective est déjà partiellement intégrée dans le cours malgré l’avertissement que le 2{+e} semestre s’annonce difficile. Les chances d’entrées à des cours inférieures seront dès lors réelles au cours des prochains mois. Des perspectives de long terme favorables nous incitent à réitérer notre conseil d’achat (rating 1B).

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