Colruyt

Nouvelle croissance du bénéfice

40,58 EUR – 3B

Au 2e semestre de l’exercice 2012-2013 (clos le 31 mars), Colruyt a mis les points sur les i. Au 1er semestre de l’exercice, le groupe de distribution a encore souffert d’une importante pression sur les marges, qui a comprimé le bénéfice, mais au cours des mois écoulés, les marges ont pu être stabilisées. A plus forte raison en comparaison avec la première moitié de l’exercice, l’amélioration est notable. Ainsi la marge a-t-elle augmenté par exemple au niveau du bénéfice opérationnel (marge d’EBIT) de 5,7% à 6,7%, même si le second semestre est traditionnellement plus rentable que le premier. Grâce à la stabilisation des marges, la hausse du chiffre d’affaires (CA) s’est traduite à nouveau en progression du bénéfice. L’augmentation du bénéfice net est certes resté limitée à 3,9% (à 2,26 EUR par action) mais ceci est lié également au fait que Colruyt a amorti exceptionnellement 15 millions EUR sur la valeur de sa participation dans IKI, une chaîne de supermarchés dans les Etats baltiques. L’augmentation du bénéfice a également permis une augmentation du dividende de 5,3%, à 1 EUR par action. Entretemps, Colruyt a accumulé une trésorerie de plus de 500 millions EUR, ce qui permet une augmentation plus importante du dividende pour les prochaines années. Dans un climat de marché difficile, Colruyt est parvenu à inverser la tendance baissière de la marge en se recentrant sur sa stratégie initiale : l’octroi de réductions supplémentaires en plus de ses prix bas, ce qui, dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat et de consommateurs plus conscients des prix, a résulté dans une augmentation des parts de marché (à 25,94%) et du CA (+6,2% sur base comparable). Colruyt a misé davantage encore sur le changement de comportement des consommateurs en proposant un vaste assortiment de marques “maison” en plus de la gamme de marques nationales. La concurrence n’est cependant pas restée les bras croisés de son côté, particulièrement dans la division Alimentaire, où elle a proposé moult réductions et promotions. Pour autant, Colruyt est parvenu à gagner du terrain sur tous les fronts. Non seulement les magasins Colruyt eux-mêmes, mais les chaînes Bio-Planet et Okay, et les stations essence DATS24 sont parvenus à grappiller des parts à la concurrence. Seuls Dreamland et Dreambaby ont enregistré une prestation mitigée. Dans le secteur, une règle impérieuse s’applique : pour être rentable et réaliser des marges saines : l’augmentation du CA est une condition sine qua non. Mais Colruyt a également maintenu ses marges grâce au contrôle strict des coûts, autre particularité du groupe. Les frais salariaux et divers, exprimés en pourcentage du CA, sont toujours en ligne avec ceux de l’an dernier. L’augmentation des prix d’achat n’a pu à nouveau être répercutée que partiellement au client, mais malgré tout plus efficacement au 2e semestre de l’exercice. En France, Colruyt a réalisé une croissance de son CA de 16,6%. Ce qui prouve que le consommateur français apprécie lui aussi les bas prix malgré la concurrence et la stagnation du marché du détail. En France, le groupe de Hal continue d’investir dans les bas prix et les nouveaux magasins, ce qui explique que ce marché soit encore en perte. Mais dès que Colruyt aura réduit son programme d’expansion et atteint une masse critique suffisante, les activités françaises contribueront à son bénéfice.

La direction sait qu’elle devra relever un défi au cours des prochains mois, en raison de la crise économique et de la faible confiance des consommateurs. Mais pour Colruyt, la meilleure recette consiste à rester lui-même, avec sa stratégie de bas prix et son contrôle strict des coûts. On ne change pas une équipe qui gagne. On peut s’attendre à ce que la croissance du CA perdure et continue de se traduire par une hausse des bénéfices d’environ 5% par an. La reconfirmation de son profil de croissance a permis une forte hausse du titre après la publication des résultats annuels, ce qui rend l’action actuellement chère. Mais en échange, vous êtes copropriétaire de l’une des entreprises les plus solides de Belgique. A conserver (rating 3B).

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