Coca-Cola

Les prévisions du groupe ont été atteintes au troisième trimestre, mais les investisseurs voient surtout que le chiffre d’affaires est sous pression depuis plusieurs années et que le bénéfice par action n’a été soutenu que par le rachat d’actions propres. Il est vrai que ces trois dernières années, un investissement dans Coca-Cola aura rapporté 30% de moins qu’un fonds indiciel américain greffé sur le S&P500 !

Le géant américain des boissons rafraîchissantes a publié ses résultats du troisième trimestre. Certes, le groupe _ qui commercialise plus de 500marques et même 16blockbusters, soit des produits générant un chiffre de vente annuel de plus d’un milliard de dollars (USD), comme Coca-Cola, Fanta, Sprite, etc. _ a surclassé le consensus des analystes tant en ce qui concerne le chiffre d’affaires (CA de 10,6milliards USD; 10,5milliards USD attendus) que le bénéfice par action (0,49USD par action alors que le consensus visait 48centimes de dollar). L’an dernier, à la même période, Coca-Cola dégageait encore 11,4milliards USD de CA et 0,51USD de bénéfice par action. Au troisième trimestre 2013, le CA s’établissait encore à 12,1milliards USD et le bénéfice par action à 0,53USD. On le voit, le CA est sous pression depuis plusieurs années, et le bénéfice par action n’a été soutenu que par le rachat d’actions propres. Le CEO Muhtar Kent a beau concentrer l’attention sur le fait que ses prévisions ont été atteintes et que la croissance organique (hors reprises et désinvestissements) totalise 3% au troisième trimestre, les investisseurs ne sont pas tout à fait convaincus. L’action ne présente plus _ et c’est logique _ les rendements plantureux du passé. La comparaison sur trois ans avec, par exemple, le S&P500, n’est pas flatteuse. Ces trois dernières années, un investissement dans Coca-Cola aura rapporté 30% de moins qu’un fonds indiciel américain greffé sur le S&P500 (14% par rapport à 44%). Et que dire d’une comparaison avec AB InBev, par exemple? La sous-performance de Coca-Cola dépasse 55%, et le groupe belgo-brésilien affiche désormais une plus grande capitalisation boursière que le groupe américain. Même le principal actionnaire de Coca-Cola, Warren Buffett, ne peut plus se satisfaire de la performance du titre.

L’intérêt croissant pour une alimentation saine, dans le monde occidental, pèse sur la consommation de boissons très sucrées, réputées moins bonnes pour la santé. Diet Coke, Coca-Cola Light, Coca-Cola Zero, etc., ne compensent qu’en partie ce phénomène. En outre, les consommateurs, aujourd’hui plus économes, privilégient des marques maison ou des boissons qu’ils produisent chez eux (Sodastream). Coca-Cola Company est également un acteur d’envergure mondiale dans les jus de fruits (Minute Maid, notamment), l’eau (entre autres Chaudfontaine, Viva, BonAqua), le thé (notamment Nestea) et est actionnaire du producteur de café Green Mountain. Le succès du leader sur le marché Innocent Smoothies (racheté en 2009) incite également le groupe à investir davantage dans des boissons et saveurs alternatives. Le groupe est manifestement à court d’idées innovantes, et il incombe à la direction d’intervenir. Ce pourrait être le défi ultime de la direction d’AB InBev et de Jorge Paulo Lemann lorsque l’acquisition de SABMiller sera digérée.

Conclusion

À 22fois le bénéfice attendu et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flows opérationnels (EBITDA) de 17, la valorisation n’est pas intéressante. La prévision de croissance organique de 4 à 5% a été ramenée à 3%. L’action ne mérite pas plus qu’un conseil neutre car, pour l’heure, rien n’indique que la croissance reviendra en 2017.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

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