Digne d’achat

Le récent redressement des tarifs de navigation maritime pour le transport de vrac sec (minerai de fer, charbon, céréales, etc.) est intervenu bien trop tard pour sauver les chiffres semestriels de CMB. Ces tarifs avaient baissé dans de telles proportions au printemps que les armateurs eux-mêmes pouvaient à peine récupérer les coûts opérationnels. Ces tarifs faibles condamnent aussi Bocimar, la filiale de vrac sec de CMB, à de lourdes pertes. Au 2etrimestre, la perte de Bocimar s’est alourdie à 45,8 millions USD, ce qui a porté la perte semestrielle à 87,1 millions de dollars (USD). Ces pertes ont été quelque peu compensées par les bénéfices des activités secondaires. Cette année, CMB a racheté Delphis dans le segment des conteneurs, et au travers de sa filiale Bochem, CMB exploite aussi une flotte de navires de transport de substances chimiques. En outre, la filiale aéronautique ASL Aviation évolue également aussi bien que prévu. Mais les bénéfices de ces activités sont relativement limités et n’offrent dès lors qu’une maigre compensation. CMB a clôturé le 2etrimestre sur une perte sous-jacente de 31,2 millions USD. Les résultats de CMB dépendent donc toujours de l’état de santé du marché du vrac sec. Or ces dernières semaines, les tarifs ont doublé, même si ce n’est pas forcément gage de redressement structurel. La direction de CMB reste elle aussi modérée : ” Un équilibre plus juste entre demande et offre ne pourra être obtenu que si l’offre s’améliore de manière fondamentale par la mise à la casse de navires, le report de livraisons et le refus des nouvelles commandes. ” On note cependant une légère amélioration. La récente hausse des tarifs a été rendue possible par la mise à la casse de navires. Dans le plus grand segment, la flotte mondiale a baissé de 0,7% au 1er semestre. Dans les plus petits segments, la capacité a surtout baissé dans l’Océan Atlantique. Ce facteur, couplé à des volumes d’exportation records de soja et de céréales depuis l’Amérique du Sud, a soutenu les tarifs. Cela dit, pour équilibrer l’offre et la demande de manière structurelle, un plus grand nombre de navires usés doit encore être envoyé à la casse. Ce processus est cependant freiné par la faiblesse des prix de l’acier, qui fait baisser la valeur à la casse des navires et contraint les groupes à les laisser plus longtemps en circulation. Outre cette mise à la casse plus systématique, le nombre de commandes de nouveaux navires s’est finalement à nouveau tari. Il faudra toutefois encore attendre 2 ans pour que la surcapacité soit métabolisée et que les tarifs se maintiennent à un niveau rentable pour les armateurs. On attend aussi de voir comment l’économie chinoise se comportera au cours des mois à venir. La Chine s’adjuge environ 60% du minerai de fer transporté et 25% du charbon transporté. Le ralentissement de la croissance chinoise n’est pas encore ressenti au niveau des importations de minerai de fer. Les importations chinoises de charbon baissent bien, mais ce facteur est davantage lié à la politique chinoise qui espère réduire sa dépendance au charbon pour la production d’électricité.

Conclusion

La récente hausse des tarifs de transport de vrac sec n’annonce certes pas encore de prix structurellement rentables. Cela dit, la situation s’améliore lentement et c’est au plancher que les actionnaires peuvent saisir leur chance. Lorsque le marché se sera rétabli, il sera trop tard. CMB est et reste donc une valeur de portefeuille.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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