Moment parfait pour se positionner

Des tarifs de fret durablement faibles pour le vrac sec (minerai de fer, charbon et céréales) continuent d’affecter CMB. L’an dernier, ces tarifs avaient pourtant augmenté quelque peu, mais désormais ce rebond a été presque totalement gommé. Le Baltic Dry Index, principal baromètre du marché, est revenu à un niveau proche du plancher de 2012. Depuis la fin de l’an dernier, l’indice a perdu pas moins de deux tiers de sa valeur. Les faibles tarifs démontrent que dans un marché caractérisé par une surcapacité structurelle, la moindre contrevenue est suffisante pour faire revenir les prix au plancher. Ainsi l’interdiction d’exporter les minerais bruts, conjuguée à la faiblesse du marché de transport du charbon, a-t-elle torpillé les tarifs des navires plus petits de type handysize. Or Bocimar, la filiale de navigation de CMB, a nombre de ces navires en circulation. Cette nouvelle correction des tarifs a plongé CMB dans le rouge au premier semestre 2014. Bocimar a accusé une perte de 10,2 millions USD, qui n’a pu être compensée par le bénéfice de 5,6 millions USD de sa filiale aéronautique ASL Aviation. Par ailleurs, CMB ne peut plus soutenir les bénéfices par des plus-values sur la vente de plusieurs participations non stratégiques, comme le groupe le faisait les années précédentes. La flotte est par ailleurs de moins en moins couverte par des contrats de long terme, alors que les nouveaux navires mis en circulation par CMB opéreront directement sur le spot market. Environ 40% des navires capesize (les plus grands) et un peu moins de 10% des handysize sont encore couverts par les contrats de long terme. Le bénéfice de Bocimar dépend donc toujours des prix spot du marché. Cependant, c’est précisément la stratégie de l’entreprise. En cette période difficile, la flotte est étendue et la protection des contrats est réduite, précisément parce que l’armateur anticipe un redressement des tarifs au cours des prochaines années. Dans le segment capesize, Bocimar prévoit une reprise des tarifs en deuxième partie d’année, surtout grâce à l’augmentation des exportations de minerais de fer en provenance du Brésil. Dans le segment handysize également, on espère que l’équilibre entre offre et demande se rétablira quelque peu. La demande de capacité des navires augmente de 8% par an grâce à l’augmentation des importations de Chine de matières premières comme le bois, le soja, les engrais ou de la bauxite, alors que la capacité de la flotte mondiale devrait augmenter de seulement 5%. La hausse des exportations de céréales en provenance d’Amérique du Sud, liée à la saison, devrait soutenir les tarifs au cours des prochains mois. Notons que malgré le plongeon des tarifs, les prix des navires se sont en revanche assez bien maintenus ces derniers temps. Ce qui suggère une hausse des tarifs au cours des prochaines années. Après la correction des derniers mois, CMB affiche une décote de quelque 25% par rapport à sa valeur comptable alors que la décote moyenne des sociétés du secteur s’élève actuellement à 15%.

Conclusion

CMB est idéalement positionné pour tirer profit d’une hausse des tarifs de transport. Dans l’attente d’un nouveau redressement des tarifs, une valeur d’actifs nette d’environ 23 EUR par action (sur base de prix actuels des navires) place un plancher sous le cours. Le moment est parfait pour se positionner.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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