Cisco Systems

L’action affiche une valorisation inférieure à la moyenne du secteur en raison de l’absence de perspectives de croissance. La rémunération généreuse des actionnaires offerte en compensation ne suffit pas à justifier une note positive.

Cisco a certes présenté des résultats trimestriels légèrement supérieurs aux attentes, mais a déçu en revoyant à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires (CA) pour la période de rapport en cours. Le CA du groupe au premier trimestre de l’exercice fiscal 2017 (période de trois mois clôturée fin octobre) a progressé de 1% à 12,35milliards USD sur une base annuelle. Le bénéfice net était en léger repli par rapport à la même période il y a un an, mais supérieur aux attentes. Le CA baissera cependant de 2 à 4% au deuxième trimestre actuel, alors que les prévisions de bénéfices n’ont pas répondu aux attentes du marché. Le fabricant d’équipements pour réseaux en a payé le prix fort, puisque l’action a abandonné plus de 6% à la publication des résultats, sa plus lourde chute sur base journalière en plus d’un an.

La révision à la baisse des prévisions expose également les points faibles de Cisco. Le CA ne progresse encore (légèrement) que grâce aux acquisitions. Il n’est plus question de croissance des activités propres (organiques) depuis des années. Les ventes des grands groupes de produits sont même en baisse. Les routeurs et commutateurs représentent encore 46% du CA du groupe. Jusqu’à la décennie passée, c’était l’activité dominante de Cisco. Le CA provenant des commutateurs s’est même contracté de 7%. Le nombre de nouvelles commandes d’opérateurs de télécommunications a baissé de 12% au trimestre passé dans un contexte de réduction des budgets d’investissement.

Cisco est également pénalisé par le dollar fort, surtout sur les marchés émergents. Un phénomène qui va encore s’amplifier au cours du trimestre en cours, car la monnaie américaine s’est encore appréciée depuis début novembre. La croissance des autres activités, comme les centres de données, le cloud et la sécurité, est trop lente que pour compenser le déclin des divisions traditionnelles.

Au premier trimestre, Cisco a dépensé 1,3milliard de dollars en distribution de dividendes (0,26USD par action). En outre, le groupe a racheté pour 1milliard USD d’actions propres. Cela porte le total depuis le début du programme de rachat d’actions propres à 97,6milliards USD. Et le budget disponible pour de nouveaux rachats se monte encore à 14,4milliards USD. Les actions rachetées sont en principe détruites, ce qui réduit le nombre de titres en circulation entre lesquels le bénéfice est partagé. Elles sont également utilisées pour financer (en partie) les acquisitions. Cisco a enregistré des cash-flows opérationnels de 2,7milliards USD au premier trimestre. Sur les quatre derniers trimestres, les cash-flows libres s’élevaient à 12,6milliards USD. Ils ont encore gonflé les réserves de liquidités du groupe. À la fin du premier trimestre, Cisco avait 71milliards USD en caisse. À peine 10,4milliards se trouvent cependant aux États-Unis; le rapatriement de capitaux étrangers y étant imposé, Cisco préfère s’endetter pour financer ses dividendes et acquisitions. La dette totale s’élevait ainsi à 34,8milliards USD fin octobre, ce qui porte le solde net de trésorerie à 36,2milliards USD, soit 7,14USD par action.

Conclusion

Cisco dispose d’un bilan extrêmement solide et génère des cash-flows élevés. Mais l’action affiche une valorisation inférieure à la moyenne du secteur en raison de l’absence de perspectives de croissance. La rémunération particulièrement généreuse des actionnaires (dividendes et rachats d’actions), offerte en compensation, ne suffit pas à justifier une note positive.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

Devise : dollar (USD)

Marché : Nasdaq

Capitalisation boursière : 152 milliards USD

C/B 2015 : 14,5

C/B attendu 2016 : 13

Perf. cours sur 12 mois : +15%

Perf. cours depuis le 01/01 : +1%

Rendement du dividende : 3,4%

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