Cisco Systems

Cisco n’est certes plus une entreprise de croissance, mais la perte de ce statut est en partie compensée par les rémunérations très généreuses de ses actionnaires. À 13 fois le bénéfice attendu, nous trouvons la valorisation correcte. Conserver.

Cisco a clos l’exercice 2016 (le 31/7) en beauté en annonçant au terme du dernier trimestre un bénéfice et un chiffre d’affaires supérieurs aux attentes. Le chiffre d’affaires du groupe a baissé de 1,6% sur une base annuelle, à 12,6milliards USD. Si nous tenons compte de l’impact de la vente de la division Vidéo, le groupe enregistre cependant une hausse de 2%. Dans les produits (76% du chiffre d’affaires), on note un recul de 3,6% sur une an. Les services ont cependant fait nettement mieux avec une ascension de 5,3%. Le nombre total de commandes de nouveaux produits a augmenté de 1% sur une base annuelle. Sur le plan géographique, c’est la Chine qui a le plus détoné au dernier trimestre avec une baisse des commandes de 12%. Les routeurs et switches, les activités classiques, représentaient 45% de chiffre d’affaires du groupe lors de l’exercice écoulé. En 2010, c’était encore 55%. Les deux groupes de produits ont enregistré une croissance négative de 1,3% en 2016, par rapport à une hausse de 7% pour les nouveaux segments. La dépendance des activités classiques continue donc à diminuer, même si elle reste très importante. Malgré la pression sur les prix, le chiffre d’affaires réalisé sur le switching a progressé de 2%; le routing a cependant abandonné 5,8%. Les ventes sur les marchés émergents ont baissé alors que les budgets d’investissement des opérateurs de télécommunication sont sous pression. Dans le segment des produits, Cisco souffre de la concurrence des fabricants low-cost. Elle est en partie compensée par le rôle dominant que joue Cisco dans le Software Defined Networking (SDN), qui consiste à traiter certaines tâches de réseaux non par le hardware, mais par du software. La protection est l’un des segments qui connaît la plus forte croissance avec une hausse du chiffre d’affaires de 16% sur une base annuelle. Avec 2,9milliards USD, le bénéfice net ajusté était supérieur aux attentes et au niveau d’il y a un an. Cisco a encore annoncé la suppression de 5500 de ses 73.700emplois. Les revenus de la restructuration sont affectés à des investissements dans les segments de croissance de l’entreprise (sécurité, Internet des objets, data centers et cloud computing). Les coûts liés à la restructuration (700millions USD) seront intégralement pris en charge au premier trimestre en cours. Cisco a clos l’exercice avec une position nette de trésorerie de 28,2milliards USD, soit plus de 7USD par action. Attention, cependant: plus de 90% de la position de trésorerie se trouvent off-shore (en dehors des États-Unis) et le groupe devra payer des impôts pour rapatrier cet argent. On comprend que Cisco préfère parfois profiter des taux bas pour contracter des dettes supplémentaires. Le groupe continue du reste à générer des cash-flows très élevés. Les cash-flows opérationnels s’élevaient à 13,6milliards USD au cours de l’exercice passé. Au quatrième trimestre, Cisco a distribué pour 1,3milliard USD de dividende et racheté pour 800millions USD d’actions propres. Pour l’ensemble de l’exercice, ces chiffres s’élèvent respectivement à 4,8 et 3,9milliards USD.

Conclusion

Sa récente hausse a conduit l’action de Cisco à son plus haut niveau depuis 2007. Cisco n’est certes plus une entreprise de croissance, mais la perte de ce statut est en partie compensée par les rémunérations “royales” des actionnaires. À 13fois le bénéfice attendu, nous trouvons la valorisation correcte et assortissons dès lors l’action d’une note neutre.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

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