Cisco Systems

A conserver

La direction et les actionnaires de Cisco Systems ne peuvent se montrer satisfaits de la baisse du chiffre d’affaires (CA) de 3% durant l’exercice 2013-2014 (période de 12 mois qui s’est terminée fin juillet), premier recul en cinq ans. La principale raison de ces performances médiocres réside dans la nouvelle approche adoptée concernant les réseaux. Contrairement à ce qui se faisait précédemment, celle-ci n’est plus centrée sur le hardware. C’est une mauvaise nouvelle pour Cisco, dont l’activité principale consiste à vendre des routeurs, switches et autres équipements de réseaux. Ses produits étant principalement vendus aux entreprises et beaucoup moins aux particuliers, Cisco est l’une des entreprises technologiques les plus cycliques. Elle tente aujourd’hui d’inverser la tendance en misant sur le Software Defined Networking (SDN), qui consiste à utiliser des logiciels spécialisés pour certaines tâches de réseaux complexes. Cisco essaie aujourd’hui de jouer les premiers rôles dans ce segment, notamment par des acquisitions. L’entreprise est parfaitement consciente que la tâche ne sera pas simple et a dû abaisser son objectif de croissance à long terme à deux reprises l’an dernier. Le groupe technologique vise à présent une croissance du CA de 3 à 6%, bien loin des taux à deux chiffres dont il pouvait se targuer jusqu’il y a quelques années. Le 4e trimestre écoulé a d’ailleurs été marqué par une croissance nulle, même si les performances de Cisco étaient légèrement supérieures aux attentes. Le CA (12,36 milliards USD) a certes baissé d’un demi-pour cent sur base annuelle, mais il affiche une hausse de 7,8% par rapport au trimestre précédent et dépasse de 260 millions USD les prévisions moyennes des analystes. Le bénéfice net (2,25 milliards USD) a reculé de 1% alors que la marge brute (61,8%) était conforme aux attentes. En revanche, les perspectives ne sont guère brillantes puisque les nouvelles commandes se sont contractées de 11% sur base annuelle, contre une baisse limitée à 5% le trimestre précédent. On n’attend pas non plus d’amélioration à court terme pour les marchés émergents. Le nombre de nouvelles commandes y a reculé de 9%, la Chine se distinguant à nouveau négativement avec une baisse de 23%. La concurrence chinoise croissante n’y est bien entendu pas étrangère. Pourtant, les résultats comportent également des éléments positifs. Ainsi, le marché professionnel est resté performant et les nouveaux produits ont été bien accueillis. C’était notamment le cas du switch Nexus 9000 et de deux logiciels ACI. Au début de l’an prochain, Cisco lancera la suite One Software Suite, qui combine un certain nombre de programmes commercialisés séparément aujourd’hui. La direction a également annoncé 6000 nouveaux licenciements. Cisco a clos l’exercice avec 52,1 milliards USD de liquidités et une dette à long terme de 20,9 milliards USD. Cela correspond à un taux d’endettement de 27% et à une position de trésorerie nette d’environ 6 USD par action. Les cash-flows libres s’élevaient à 3,3 milliards USD. Au cours du trimestre écoulé, Cisco a racheté pour 1,5 milliard USD d’actions propres et distribué pour 974 millions USD de dividendes, ce qui représente un rendement de dividende brut de près de 3%.

Conclusion

Alors que le groupe est en pleine phase de transition vers un modèle d’affaires davantage orienté sur les logiciels, bons et moins bons trimestres se succèdent chez Cisco. Malgré son excellente situation financière, son potentiel de croissance à plus long terme reste très incertain. Nous ne paierions pas plus que le niveau actuel de 12 fois les bénéfices attendus.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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