Après le récent rebond, l’action CFE affiche une valorisation acceptable. L’évolution du carnet de commandes du groupe belge de construction et de dragage est par ailleurs positive. Conserver.

L’action du groupe belge de construction et de dragage CFE a opéré récemment un joli rebond après l’avis positif émis par plusieurs analystes à la suite de la publication du rapport semestriel. Les résultats en soi n’avaient pourtant rien d’enivrant. Le chiffre d’affaires (CA) s’est contracté de 25,5% au 1ersemestre, passant de 1,64milliard EUR l’an dernier à 1,22milliard EUR. Le 1ertrimestre avait déjà été marqué par une baisse de 25,4% (CA de 609,7millions EUR). Le pôle Dragage et environnement (DEME) a vu ses ventes chuter de 31,5% à 802,1millions EUR (-34,1%, à 401,3millions EUR au 1ertrimestre). Le 2etrimestre a donc été meilleur, mais le premier souffrait d’une base de comparaison largement défavorable avec la contribution de l’élargissement du canal de Suez en Égypte l’an dernier. L’évolution des cash-flows opérationnels (EBITDA) est satisfaisante compte tenu des circonstances, avec un recul de 32,9%, à 185,3millions EUR. De ce fait, la marge d’EBITDA n’est qu’en léger recul: elle passe de 23,6% à 23,1%, un niveau supérieur aux 19,1% du 2esemestre de 2015 (21,4% sur une base annuelle). Un élément très positif est l’évolution du carnet de commandes, qui a gonflé de 13,8% par rapport à fin 2015 pour atteindre un niveau record de 3,63milliards EUR. Cette belle performance est à mettre au crédit d’un contrat de 650millions EUR décroché par GeoSea, la filiale maritime de DEME active dans la construction de parcs éoliens offshore. De plus, le carnet de commandes n’inclut pas encore trois contrats importants _ dont la construction du projet de Fehmarnbelt Fixed Link, un tunnel souterrain de 18km qui doit relier la partie continentale du Danemark à l’Allemagne, d’une valeur de 750millions EUR. En raison du phasage et du report du démarrage de plusieurs projets, CFE prévoit une baisse de CA en rythme annuel pour DEME. La marge d’EBITDA devrait cependant être supérieure à la moyenne historique, alors que le rapport annuel publié en février faisait encore état d’une performance conforme à cette moyenne. DEME investit pour un total de 500millions EUR dans six nouveaux navires qui rejoindront la flotte en 2017 et 2018. Le pôle Contracting a, lui, vu son CA augmenter de 20,4%, à 400,5millions EUR. Le résultat opérationnel négatif de 4,6millions EUR enregistré au 1ersemestre de l’an dernier s’est ainsi transformé en un bénéfice () de 7,6millions EUR. Le carnet de commandes continue cependant de se contracter, cette fois de 12%, à 739millions EUR. En 2013, il culminait encore à 1,31milliard EUR. L’important, toutefois, est que CFE privilégie toujours les projets de qualité, et il a décroché plusieurs nouveaux projets en juillet. Car des difficultés font régulièrement surface, et les problèmes de paiement liés à un projet arrêté au Tchad n’ont pas été résolus. Au niveau du groupe, l’EBIT a baissé de moitié, à 75,5millions EUR, et la marge d’EBIT a reculé de 9,3% à 6,2%. Le bénéfice net a diminué de 110,9millions EUR à 53millions EUR (-52,2%), ou de 4,38EUR à 2,10EUR par action. La dette nette, maîtrisable, a augmenté de 42,5millions EUR par rapport à fin 2015 pour atteindre 365,2millions EUR (+13,2%).

Conclusion

Après le récent rebond, l’action CFE affiche une valorisation acceptable avec un rapport cours/bénéfice attendu pour 2017 de 18,5. Les performances sous-jacentes du pôle Contracting du groupe s’améliorent, et malgré la baisse attendue des marges du côté de DEME, l’évolution du carnet de commandes est positive. Nous confirmons le conseil.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

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