Cameco

Bon marché; digne d’achat

Il y a environ un an, le cours de l’uranium (U308, ou carburant nucléaire) retombait à un plancher d’à peine 28 USD la livre. Douze mois plus tard, la situation n’a guère évolué. Hormis un bref rebond, l’autorisation du redémarrage de quelques centrales nucléaires n’a pas remis le marché de l’uranium sur la voie d’une hausse durable. Ces derniers mois, le cours de l’uranium a fluctué entre 35 et 40 USD la livre. Au-dessus du plancher donc, mais encore très loin des cours record de 2007 (137 USD). Le prix contractuel, plus important pour la plupart des producteurs d’uranium qui privilégient les contrats à long terme, tourne autour de 50 USD. La production mondiale d’uranium a baissé pour la deuxième année d’affilée en 2014. Logique : vu les cours trop bas, les investissements dans des extensions de capacité et de nouveaux projets d’exploration se sont réduits à peau de chagrin ces dernières années. La World Nuclear Association (WNA) prévoit une augmentation mondiale de la consommation d’uranium de 4% en moyenne ces 10 prochaines années. Pour 2015, l’offre totale est estimée à 155 millions de livres. La demande sera légèrement supérieure à 165 millions de livres. L’uranium est donc en déficit, et vu l’évolution attendue de l’offre et de la demande, ce déficit devrait encore se creuser au cours de la décennie à venir. Pour l’instant, il est encore possible de solliciter les stocks accumulés par les producteurs ces dernières années. De plus, la sortie précipitée du nucléaire au Japon et en Allemagne a perturbé l’équilibre sur le marché, car de nombreuses centrales disposaient encore d’énormes réserves de carburant nucléaire inutilisé. Selon les chiffres les plus récents de la WNA, 437 réacteurs nucléaires sont en service dans le monde actuellement. En outre, 66 sont en construction, sur 168 sont prévus. Sur les 66 réacteurs en construction, 24 se trouvent en Chine, qui dispose déjà de 26 réacteurs. La Russie (9 réacteurs en construction), l’Inde (6), les Etats-Unis (5) et la Corée du Sud (4) jouent également la carte du nucléaire. Outre son pays d’origine, le groupe canadien Cameco est également actif au Kazakhstan (Inkaï), aux Etats-Unis et en Australie. En raison d’une perte sur les positions en produits dérivés, Cameco a essuyé une perte de 7,5 millions de dollars canadiens (CAD) au 1er trimestre. Les volumes de production ont baissé de 10,5% à 5,1 millions de livres, alors que le coût moyen progressait de près de 10% à 36,47 CAD la livre. Avec 7 millions de livres, les ventes d’uranium sont restées légèrement en deçà des attentes, mais grâce à la hausse du prix, le chiffre d’affaires (CA) du groupe a progressé de 35% à 566 millions CAD. Compte tenu de la baisse attendue des ventes, on tablait initialement sur une baisse du CA de 5 à 10% pour l’exercice en cours. Grâce à l’effet favorable de la dépréciation du CAD, les prévisions font désormais état d’une croissance de 5%. Le budget pour les dépenses d’investissement a été relevé de 10%. Ces fonds supplémentaires doivent accroître la capacité de raffinage. C’est nécessaire pour pouvoir traiter davantage de minerai en provenance de Cigar Lake, la 2e mine d’uranium au monde.

Conclusion

Cameco se négocie à proximité d’un plancher sur plusieurs années. Comme pour plusieurs autres actions liées aux matières premières, le sentiment à l’égard des producteurs d’uranium est largement négatif. C’est injustifié vu le déficit attendu ; les investisseurs doivent faire preuve de patience. A 1,25 fois la valeur comptable, l’action n’est pas chère.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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