Cameco pour miser sur la reprise du marché de l’uranium

Tim Gitzel, CEO de Cameco. © Reuters

Pour miser sur l’appréciation du cours de l’uranium attendue, rien de tel que Cameco, dont la valorisation est faible, par ailleurs. L’action est l’une des favorites de l’Initié de la Bourse pour 2018.

Cameco est une entreprise canadienne active dans la production, la transformation et le commerce d’uranium. Elle exerce des activités sur trois continents et produit environ 1/6 de l’offre mondiale d’uranium. Elle transforme également de l’uranium en combustible nucléaire. Cameco est un acteur dominant du secteur: ses réserves d’uranium se montent à 458 millions de livres.

Retour sur le premier semestre

Au début de cette année, Cameco a suspendu la production dans sa plus grande mine, McArthur River. Le site a dès lors produit 64% de moins que lors du premier trimestre de 2017. L’installation de transformation (Key Lake) a elle aussi été mise à l’arrêt. Seuls le site de Cigar Lake et la joint-venture au Kazakhstan sont actuellement en service, par conséquent. Il revient actuellement moins cher au groupe d’utiliser ses propres réserves et d’acheter de l’uranium sur le marché que d’en extraire des mines. Les ventes sont toutefois demeurées stables et le chiffre d’affaires a même progressé grâce à la hausse du prix de l’uranium. La division commerciale du groupe, qui est moins sensible aux prix, s’est elle aussi bien comportée, les volumes y ayant augmenté. Au premier semestre, le prix au comptant de l’uranium a esquissé une progression prudente, passant de 20 à 23,5 dollars la livre; si c’est mieux que fin 2016, lorsque ce prix avait atteint un niveau historiquement bas, cela demeure très faible à la lumière des niveaux antérieurs.

Perspectives

Sur le plan opérationnel, les prévisions pour le deuxième semestre sont fondées sur les résultats du premier semestre. La production annuelle devrait baisser de 60%, mais Cameco devrait réaliser ses objectifs de vente. Ses contrats conclus à long terme lui garantissent des prix de vente supérieurs à 40 dollars la livre jusque fin 2020. En réduisant ses dépenses et même le dividende, le groupe assure sa santé financière à court terme. A brève échéance également, l’issue du litige opposant Cameco à l’administration fiscale canadienne, à propos des revenus des filiales étrangères du groupe, peut être de nature à accentuer la volatilité des cours.

Ce qui justifie notre préférence

La hausse du prix de l’uranium attendue constitue l’argument numéro 1 pour conserver l’action Cameco dans tout portefeuille d’investissement. Par ailleurs, la valorisation de l’action, à 1,2 fois la valeur comptable, reste faible. Malgré le bas niveau des prix, les entreprises publiques, surtout, ont continué d’arroser le marché avec de l’uranium ces dernières années, même si ce n’était plus rentable économiquement. Au cours des derniers trimestres, toutefois, on s’est rendu compte que les mentalités étaient tout doucement en train de changer. Outre Cameco, son concurrent Paladin et l’entreprise publique kazakhe KazAtomProm limitent leur production. Rien que cette année, l’offre se réduira au total à concurrence de 17 millions de livres, ce qui représente une diminution de 12%. Depuis des années, les sociétés n’investissent plus dans l’accroissement de la capacité de production. L’énergie nucléaire a de moins en moins bonne presse dans le monde occidental.

En revanche, au Moyen-Orient, en Russie et dans les pays émergents du continent asiatique, la vision est différente: si l’Occident a pu profiter d’une énergie bon marché pendant des décennies, pourquoi leur refuserait-on ce privilège? Selon les derniers chiffres qu’a publiés l’Association nucléaire mondiale, 450 réacteurs nucléaires sont en activité dans le monde. Principalement en Asie, 57 réacteurs sont en construction. A l’échelle planétaire, on construit davantage de capacité nucléaire qu’on en détruit. La demande de combustible nucléaire ne fera par conséquent qu’augmenter au cours des prochaines années. Actuellement, le marché mondial de l’uranium connaît une suroffre. Au fil des ans, cet excédent se muera en pénurie, à mesure que la demande augmentera et que la production minière diminuera.

Conseil : acheter

Risque : élevé

Rating : 1C

Cours : 11,67 dollars

Ticker : CCJ US

Code ISIN : CA13321L1085

Marché : New York Stock Exchange

Capit. boursière : 4,6 milliards USD

C/B 2017 : –

C/B attendu 2018 : 62

Perf. cours sur 12 mois : +29 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +26 %

Rendement du dividende : 2,7 %

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