bpost

En ne reprenant pas PostNL, la société postale belge bpost a manqué une opportunité unique de mettre à l’oeuvre son excédent de liquidités et de se renforcer dans l’activité stratégiquement très importante de distribution de paquets.

La société postale belge bpost a manqué une opportunité unique de mettre à l’oeuvre son excédent de liquidités et de se renforcer dans l’activité stratégiquement très importante de distribution de paquets. bpost semblait pouvoir finaliser la reprise du groupe néerlandais PostNL avec une offre de 5,1EUR, mais en raison notamment de la fuite particulièrement malheureuse de l’ancien ministre des Entreprises publiques Jean-Pascal Labille (PS), elle a mis fin aux négociations le week-end dernier. La manoeuvre de bpost repose sur une logique industrielle. Pour la distribution postale ordinaire, les avantages de synergie sont quasi inexistants avec PostNL, mais pour la livraison de paquets, la fusion avait tout son sens. bpost contre la baisse structurelle du courrier postal notamment par la croissance du service de distribution de paquets, mais subit une concurrence, notamment de PostNL. Le directeur (CEO) Koen Van Gerven ne souhaite pas de guerre des prix qui détruise de la valeur, et donc une fusion avec le concurrent est logique. PostNL est d’ailleurs un candidat évident dans la mesure où le marché belge est inondé d’acteurs d’e-commerce néerlandais. Sur le marché international des paquets, la combinaison des deux entreprises gagnerait du reste en force de frappe. En bref: en reprenant PostNL, le groupe bpost serait plus fort. bpost aurait voulu payer l’offre à 30% en cash et à 70% en nouvelles actions bpost. C’est 20% de plus que le cours de Bourse de PostNL du début de cette semaine. Est-ce un prix honnête? PostNL sort de l’impasse après plusieurs années difficiles. L’an dernier, l’entreprise a dégagé un bénéfice net de 149millions EUR sur un chiffre d’affaires assez stable de 3,4milliards d’euros. Notez que PostNL est moitié plus grand que bpost, mais est moitié moins rentable, notamment du fait de la concurrence plus intense sur le marché postal néerlandais que sur le belge. L’an dernier, PostNL a vu le trafic postal ordinaire reculer de pas moins de 11%, ce que l’entreprise tente de compenser par une croissance rapide de la livraison de paquets, par des économies de coûts et l’amélioration de l’efficacité. PostNL a l’ambition de dégager d’ici 2020 un cash-flow opérationnel (EBITDA) de 265 à 335millions EUR, à comparer aux 214millions EUR de 2015. Pour l’heure, PostNL génère à nouveau un cash-flow plus que satisfaisant, grâce auquel il peut alléger encore ses dettes financières. Les revenus de la vente de sa filiale TNT Express contribuent eux aussi à son désendettement. Cela dit, le talon d’Achille de PostNL demeure son bilan faible imputable aux dettes de pension élevées. Fin 2015, celles-ci totalisaient 449millions EUR, ce qui suppose que l’entreprise a des fonds propres négatifs à hauteur de 216millions EUR. L’offre valorisait PostNL à une EV d’environ 6fois le cash-flow opérationnel (EBITDA). C’est peu compte tenu du profil de risque élevé de PostNL, mais ce n’est certainement pas excessif non plus. On peut s’attendre à ce que d’autres concurrents se présentent au portillon. L’action néerlandaise peut être ramassée sur repli.

Conclusion

L’échec de l’offre sur PostNL compromet les résultats de bpost, mais démontre que des alliances stratégiques sont nécessaires pour assurer une croissance durable et rentable du pôle distribution de paquets. bpost peut partir en quête d’autres acquisitions pour mettre à l’oeuvre sa trésorerie.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

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