BP n’est plus le vilain petit canard

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Après impôts et charges financières, le bénéfice sous-jacent s’établit à 2,6 milliards de dollars (+71% en un an et +23% en glissement trimestriel). BP est donc plus rentable qu’en 2014, lorsque le baril de brut rapportait plus de 100 dollars.

BP n’est plus le vilain petit canard de son secteur. La catastrophe survenue il y a huit ans dans le golfe du Mexique s’efface peu à peu. Le groupe devra certes s’acquitter de 3 milliards de dollars de réparations encore cette année, dont 1,7 milliard ont été versés au 1er trimestre, mais il a d’ores et déjà accompli un sacré bout de chemin.

Si la vente forcée d’actifs a entraîné une baisse de la production, BP a renoué avec la croissance. Les sept projets pétroliers et gaziers initiés l’an dernier lui permettront d’accroître sa production de 5% l’an en moyenne jusqu’en 2022. Certains des projets les plus onéreux (Indonésie et Azerbaïdjan) démarreront à relativement court terme. Le groupe achève le 1er trimestre sur une accélération de près de 14% de sa production en base annuelle (2,6 millions de barils par jour; 6e trimestre consécutif d’augmentation). La croissance des volumes et la hausse des prix ont fait exploser le bénéfice dans la division Upstream. Le bénéfice sous-jacent s’établit à 3,2 milliards de dollars, contre 1,4 milliard il y a un an et 2,2 milliards au 4e trimestre de l’exercice précédent. C’est également le bénéfice le plus élevé en trois ans.

En raison d’effets saisonniers (maintenance), la production devrait légèrement ralentir au 2e trimestre. Cette diminution sera compensée par la hausse du cours du pétrole, de 74 dollars (Brent) en moyenne actuellement, contre 67 dollars au 1er trimestre. A 1,8 milliard de dollars, le bénéfice de la division Downstream est en légère hausse par rapport à l’an dernier (1,7 milliard). La marge de raffinage est restée à peu près stable, mais les ventes de produits pétroliers ont rapporté davantage. Après impôts et charges financières, le bénéfice sous-jacent s’établit à 2,6 milliards de dollars (+71% en un an et +23% en glissement trimestriel). BP est donc plus rentable qu’en 2014, lorsque le baril de brut rapportait plus de 100 dollars.

Les investissements resteront une fois encore limités, à 15-16 milliards de dollars (23 milliards en 2014). Des acquisitions ne sont toutefois pas à exclure. BP compte d’ailleurs parmi les candidats au rachat des activités pétrole de schiste de BHP Billiton aux Etats-Unis, face à des concurrents comme Shell ou Chevron. L’endettement net a légèrement augmenté, à 39,9 milliards de dollars, au 1er trimestre. Mais le bénéfice opérationnel sous-jacent (Ebitda) ayant grimpé plus rapidement, le rapport dette nette/Ebitda est tombé à 1,4, contre 1,7 il y a un an. A 28,1%, le taux d’endettement par rapport aux fonds propres est resté à peu près inchangé d’un trimestre à l’autre. BP enregistre des cash-flows disponibles de 3,6 milliards et consacre 1,8 milliard au dividende. La croissance escomptée des cash-flows doit lui permettre de continuer à alléger son endettement, tout en maintenant (au moins) le dividende. Le groupe a également la possibilité de recommencer à programmer des rachats d’actions propres.

Conclusion

Pour l’heure, l’évolution des cours dans le secteur de l’énergie est indissociable de celle du cours du pétrole. L’or noir remonte en glissements annuel et trimestriel, ce qui est bon pour les résultats d’exploitation. La baisse des dépenses d’investissement et l’accélération de la production vont engendrer une augmentation des cash-flows, au profit d’une nette amélioration de la position financière du groupe dès l’an prochain. A 1,5 fois la valeur comptable et avec un rendement de plus de 5%, BP présente toujours une valorisation attrayante.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 570,7 pence

Ticker : BP LN

Code ISIN : GB00007980591

Marché : London Stock Exchange

Capit. boursière : 114,1 milliards GBP

C/B 2017 : 34

C/B attendu 2018 : 14

Perf. cours sur 12 mois : +28 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +9 %

Rendement du dividende : 5,1 %

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