BHP Billiton

L’ampleur de la perte nette de BHP a déçu, même si elle est principalement imputable à des éléments exceptionnels. À 1,5 fois la valeur comptable, l’action n’est pas chère. Les actionnaires devront cependant se contenter temporairement d’un dividende en net recul.

Le rapport annuel de BHP a été éclipsé par les nombreuses dépréciations et réductions de valeur qui ont plongé le résultat net du groupe dans le rouge pour la première fois depuis sa naissance en 2001. BHP a consacré plus de 20milliards USD au développement d’activités dans le gaz et le pétrole de schiste en Amérique du Nord. En raison de l’effondrement des prix de l’énergie, cet investissement a dû faire l’objet de réductions de valeur considérables. Au cours de l’exercice passé (12mois, jusqu’au 30juin), celles-ci se sont montées à 4,9milliards USD. Il faut encore y ajouter la catastrophe de la mine de fer de Samarco dans le Sud-Est du Brésil. En novembre de l’an dernier, l’effondrement d’une digue avait libéré des eaux usées toxiques qui ont inondé de nombreux villages avant d’atteindre l’océan Atlantique. Outre les nombreuses pertes humaines, Samarco est également une catastrophe pour l’environnement. BHP est propriétaire de la joint-venture Samarco avec le producteur brésilien de minerai de fer Vale. BHP et Vale ont trouvé un arrangement avec le gouvernement brésilien pour un montant maximum de 9,2milliards de réals brésiliens (BRL), soit environ 2,8milliards USD. Les États fédérés exigent cependant une indemnité beaucoup plus importante et ont fait annuler l’accord par le tribunal. La facture pourrait donc être beaucoup plus salée pour BHP. Au cours de l’exercice précédent, 2,2milliards USD de dépréciations ont été passées. Au total, BHP a enregistré pour 7,7milliards USD de charges exceptionnelles, ce qui a donné lieu à une perte de 6,4milliards USD. Hors ces postes uniques, le bénéfice sous-jacent s’élevait à 1,2milliard USD, en baisse de 80% par rapport à l’an dernier. Grâce à une réduction du coût de production de 16% en moyenne, les cash-flows opérationnels ou EBITDA ont atteint 12,3milliards USD, ce qui représente une marge de 41%. Une performance à saluer dans les conditions de marché actuelles. Avec 5,5milliards USD, le minerai de fer est le premier contributeur à l’EBITDA. Mais la direction, estimant que la hausse du cours n’est pas durable, ne prévoit dès lors plus de nouveaux investissements. Les contributions du pétrole et du cuivre à l’EBITDA se sont élevées respectivement à 3,7 et 2,6milliards USD. La part du charbon est plus faible (17%). Selon BHP, l’équilibre entre l’offre et la demande se rétablira d’abord sur les marchés de l’énergie. Tout comme chez ses concurrents, on a donc tranché dans le dividende. Le dividende total, 0,3USD par action, est en baisse de 76% par rapport à l’année précédente. BHP affichait une dette nette de 26,1milliards USD à la fin de l’exercice, contre 24,4milliards USD il y a un an. La baisse des charges opérationnelles, la diminution des dépenses d’investissement et la réduction du dividende doivent libérer des ressources supplémentaires qui permettront de réduire l’endettement au cours des années à venir. Les cash-flows libres se sont établis à 3,4milliards USD sur l’exercice passé. Pour les sites en cours, on table sur 7milliards USD.

Conclusion

L’ampleur de la perte nette a déçu, même si elle est principalement imputable à des éléments exceptionnels. Sur le plan opérationnel, BHP s’est montrée assez performante, avec notamment des cash-flows libres positifs. À 1,5fois la valeur comptable, l’action n’est pas chère. Les actionnaires devront cependant se contenter temporairement d’un dividende en net recul.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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