BHP Billiton

Conserver/attendre

BHP Billiton est le dernier, parmi de nombreux producteurs de matières premières, à avoir réduit, voire complètement supprimé son dividende. Le groupe diversifié a pris cette décision sous la pression d’actionnaires et d’agences de crédit qui insistent pour maintenir le plus de liquidités possible dans l’entreprise. Le dividende intermédiaire a été réduit de 75%, à 0,16USD à peine par action. Comme chez Rio Tinto, cette décision met fin à la politique de dividende progressif. C’est la première fois depuis la fusion entre BHP et Billiton en 2001 que le dividende est réduit. Il avait été relevé chaque année depuis 2003. BHP Billiton ne distribuera désormais plus que la moitié du bénéfice sous-jacent sous forme de dividende, sans qu’un plancher ait été fixé. Les résultats du 1ersemestre de l’exercice fiscal 2016 (six mois jusqu’à fin décembre) furent plutôt décevants. Le chiffre d’affaires (CA) a diminué de moitié sur base annuelle, à 15,7millions USD, alors que les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont abandonné près de 60%, à 6milliards USD. En cause : une combinaison de baisse des prix des matières premières et d’augmentation des coûts. Seule la division pétrolière, malgré une légère perte opérationnelle, affiche des performances supérieures aux prévisions en raison d’une baisse des coûts. La division Minerais de fer a enregistré un bénéfice opérationnel de 1,9milliard USD, mais les coûts étaient supérieurs aux attentes. Le bénéfice sous-jacent n’a pas dépassé 412millions USD, et plusieurs dépréciations et autres réductions de valeur ont plongé le résultat du groupe dans le rouge à hauteur de près de 5,7milliards USD. BHP a notamment dû acter de fortes dépréciations sur ses actifs dans le pétrole et le gaz de schiste aux États-Unis, ainsi que sur la valeur Samarco, la joint-venture formée avec Vale au Brésil, après la catastrophe minière de la fin de l’an dernier. Le groupe a également annoncé une refonte de sa structure organisationnelle à partir du 1ermars. La répartition des activités suivant les quatre grandes matières premières (minerais de fer, cuivre, charbon et pétrole) sera abandonnée au profit d’un modèle opérationnel basé sur la ventilation géographique des actifs. Les trois grandes divisions seront Minerals Australia, Minerals America et Petroleum. BHP a ramené ses prévisions de dépenses d’investissement à 7 et 5milliards USD pour cette année et l’an prochain ; le groupe tablait précédemment sur 8,5 et 7milliards USD. L’économie totale s’élève donc à 3,5milliards USD. Les grands projets ne devraient pas subir de retard pour autant : ce sont les investissements dans la maintenance qui seront temporairement réduits. Fin décembre, la dette nette s’élevait à 25,9milliards USD, contre 24,4millions USD six mois plus tôt. Cela correspond à un gearing ou taux d’endettement d’environ 25%. La baisse du dividende, la réduction des dépenses d’investissement et la diminution prévue des charges opérationnelles doivent libérer 10 à 12milliards USD au cours des deux prochaines années. Ils seront affectés à la réduction de l’endettement et à d’éventuelles opportunités en cas de ventes forcées dans le secteur.

Conclusion

Les mesures prises amélioreront certainement le bilan de BHP Billiton, mais pèseront sur la croissance. Il ne restera sans doute plus grand-chose du dividende. À plus de 8fois les cash-flows opérationnels, BHP s’échange moyennant une prime qui n’a aucune justification rationnelle par rapport à ses concurrents. D’où notre préférence pour Rio Tinto et par conséquent la baisse de notre conseil pour BHP.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Partner Content