BHP Billiton

Digne d’achat pour le long terme

Le géant des matières premières BHP Billiton s’en est moins mal sorti que ses concurrents cette année. Les résultats annuels publiés récemment (12 mois jusqu’à la mi-2015) n’ont pas été brillants, mais c’était attendu vu la baisse des cours des matières premières. BHP Billiton est cependant resté dans le vert, et a agréablement surpris en matière de coûts, de cash-flows et de dividendes. BHP Billiton est le premier groupe minier au monde. Le minerai de fer représente environ un tiers de son chiffre d’affaires (CA). Cette matière est donc importante, mais le groupe en est moins dépendant que Rio Tinto et Vale. Le bénéfice provenant du minerai de fer a plongé de 43%. En 2011, une tonne de minerai de fer coûtait encore 193 USD; actuellement, c’est 57 USD. Le cuivre représente un quart du CA du groupe. Le cours du cuivre est retombé le mois dernier à son plus bas niveau depuis 2009. Pour BHP Billiton, cela s’est traduit par un repli du bénéfice de la division de 28%. L’énergie est un troisième pôle important du groupe, avec également une part d’environ 25% dans le CA. Le pétrole brut a perdu plus de moitié de sa valeur au cours de l’exercice passé. Idem pour le bénéfice de la division, qui a reculé de 66% sur base annuelle. BHP est en outre également actif dans le charbon pour la production d’acier (charbon métallurgique). La scission de South32 a entretemps été finalisée. Cette entreprise regroupe toutes les activités que BHP considérait comme trop petites ou ne relevant pas de son coeur d’activités. Le CA du groupe a baissé de 21,4% à 44,6 milliards USD l’an dernier. Avec 21,8 milliards USD, les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont abandonné 28% par rapport à l’an dernier. La marge d’EBITDA s’établit ainsi aux environs de 50%, ce qui est nettement plus élevé que celle des concurrents. Le bénéfice net sur l’exercice écoulé n’excède pas 1,9 milliard USD, contre 13,8 milliards USD pour l’exercice 2014. Cet effondrement s’explique notamment par les dépréciations actées sur la valeur comptable de certains actifs (notamment Nickel West). Il faut cependant noter l’augmentation des volumes de production. C’est une tendance que nous observons chez la plupart des entreprises minières. La priorité reste donc de préserver (ou d’accroître) ses parts de marché. La marge élevée s’explique d’une part par une baisse des coûts opérationnels, mais aussi – et surtout – par la diminution des dépenses d’investissement. Les objectifs prévus en matière d’économies sur les coûts ont été réalisés deux ans plus tôt que prévu. Cette année, elles se chiffrent à plus de 4 milliards USD. Les dépenses d’investissement ont régressé de 24% au cours de l’exercice écoulé, à 11 milliards USD. Elles diminueront encore à 8,5 milliards USD durant l’exercice en cours pour s’établir à 7 milliards USD en 2017. La position nette d’endettement s’élevait à 24,4 milliards USD fin juin. BHP a distribué, au cours de l’exercice passé, des dividendes pour un montant de 6,5 milliards USD, ce qui représente un rendement (brut) de plus de 7,5%.

Conclusion

Les perspectives à court terme restent défavorables. Les économies sur les coûts et la baisse des dépenses d’investissement préservent cependant les cash-flows, qui permettent même de distribuer un dividende particulièrement généreux. Les grands du secteur ont du souffle et des poches bien remplies, et ils sortiront renforcés de la crise. Un investissement pour le long terme.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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