BHP Billiton

Digne d’achat

Le bénéfice sous-jacent a reculé de 31% sur base annuelle, à 5,35 milliards USD, et ce chiffre était supérieur au consensus de 5 milliards USD. La marge sur le cash-flow opérationnel était, à 57%, en ligne avec celui de son pair et concurrent Rio Tinto. BHP domine le secteur mondial du minerai de fer, avec Rio Tinto et Vale. Le prix moyen du minerai de fer s’élevait l’an dernier à 88 USD la tonne mais s’est replié ces dernières semaines à 60 USD, son plus faible niveau depuis mai 2009. Début 2011, la tonne de minerai de fer coûtait encore près de 200 USD. Le bénéfice sous-jacent de la division Minerai de fer a reculé de 35%, à 4,2 milliards USD. Malgré la forte baisse de prix, le minerai de fer fournit encore la plus importante contribution au bénéfice du groupe. BHP gère également une importante division Energie et Cuivre. Depuis juin de l’an dernier, le prix du pétrole a reculé de moitié environ. Malgré une production plus élevée, le bénéfice sous-jacent de la division Energie a reculé en conséquence de 15%. La vente prévue des actifs de schiste Fayetteville a été annulée en raison d’une production trop faible. BHP a considérablement allégé les investissements dans le secteur du schiste nord-américain. L’an dernier, 4,2 milliards USD ont encore été investis mais ce chiffre devrait baisser, à l’exercice prochain, à 2,2 milliards USD. Le cuivre ne parvient pas davantage à sauver les meubles car le prix du cuivre est à un plancher historique. La situation du marché mondial du minerai de fer évolue défavorablement. La croissance de l’industrie chinoise de l’acier, principal marché de débouchés du minerai de fer, est à l’arrêt. Côté offre, la croissance de la production se poursuit sans discontinuer, cependant. Ce qui s’explique par le fait que les trois plus grands producteurs sont encore rentables. Plusieurs petits acteurs ont déjà jeté le gant, contraints et forcés, mais on ne sait toujours pas quand s’interrompra la baisse des prix. Vale a déjà sacrifié le dividende pour préserver sa santé financière, mais chez BHP pour l’instant, cette mesure n’a pas encore été envisagée. Au contraire même : le dividende a été relevé de 5,1%, à 0,61 USD par action. BHP souhaite coûte que coûte maintenir ce dividende et conserver une note de solvabilité élevée. Il faut donc qu’il épargne à tour de bras. Entre 2014 et 2017, les coûts devront baisser de 4 milliards USD. A l’exercice courant, BHP investira encore 12,6 milliards USD dans des projets neufs et existants, ce qui représente encore 11% de moins que ce qui avait été budgétisé en novembre. A l’exercice prochain, ce chiffre diminuera encore à 10,8 milliards USD, le plus faible en 6 ans. Cet été, plusieurs activités seront scindées au sein de la nouvelle entreprise South32. Il s’agit notamment de l’aluminium, du nickel, du manganèse, du plomb, de l’argent et de plusieurs actifs de charbon. Sous l’impulsion de BHP, ceux-ci avaient plutôt été traités en parents pauvres. Le bénéfice sous-jacent de ces actifs a progressé au 1er semestre à 716 millions USD, ce qui est prometteur dans la perspective de la scission.

Conclusion

Les prix de presque toutes les matières premières produites par BHP ont plongé ces dernières années. Pour autant, le groupe demeure rentable grâce à des économies de coûts et la baisse des investissements, et a même place pour un dividende plus élevé. Nous attendons la création de la société scindée South32, qui est selon nous plus intéressante.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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