BHP Billiton

A conserver

Jusqu’à 2008, dans le secteur minier, tout était placé sous le signe de la croissance : grands projets d’investissement, nombreuses fusions et acquisitions. Avec la crise, les prix des matières premières ont plongé et après l’escalade des coûts, les groupes miniers ont été contraints de se serrer la ceinture. D’énormes dépréciations ont dû être réalisées sur les actifs, et les investissements ont été sensiblement réduits. En début d’année, le Conseil d’administration de BHP a identifié plusieurs activités importantes sur lesquelles le groupe espère se concentrer. Outre le minerai de fer, il s’agit du cuivre, du charbon (pour la production d’acier) et de l’énergie (pétrole et gaz). Eventuellement, la potasse pourrait s’y ajouter, mais ce n’est pas encore certain. Pour le projet de potasse Jansen dans la province canadienne de Saskatchewan, le groupe cherche encore un partenaire. Ce n’est pas évident, compte tenu des prix plus faibles pour la matière première et du coût élevé pour le développement du projet, qui est budgétisé à 16 milliards USD. Alors que, p.ex., Vale a vendu les activités excédentaires et Rio Tinto a des projets allant dans le même sens, BHP choisit de regrouper ses activités secondaires dans une société séparée : aluminium, nickel, argent), manganèse et une partie des actifs de charbon. Depuis 2012, BHP a aussi déjà vendu pour 5,2 milliards USD d’actifs, mais avec la scission, la nouvelle entité est moins diversifiée. Le minerai de fer y est désormais très dominant, au même titre que l’énergie. Malgré la forte baisse du prix du minerai de fer, cette activité est toujours rentable grâce à son faible coût de production. La baisse des prix est par ailleurs compensée par une augmentation des volumes. La société scindée, dont le nom n’a pas été révélé, sera cotée principalement en Australie et en Bourse de Johannesburg. L’opération sera réalisée au début de l’an prochain. Les détails financiers manquent pour l’instant, mais selon BHP, la nouvelle entreprise aura peu de dettes et représentera environ un cinquième du chiffre d’affaires (CA) consolidé. La scission prévue a détourné l’attention des résultats semestriels. Au 2e semestre, BHP a réalisé un bénéfice sous-jacent de 5,69 milliards USD, soit 8% de plus qu’un an plus tôt, mais 250 millions USD de moins que le consensus des analystes. Sur l’ensemble de l’exercice (12 mois jusque fin juin), le bénéfice totalise 13,4 milliards USD, soit 10% de plus qu’en 2013. Au cours de l’exercice dernier, le groupe a économisé 2,9 milliards USD de coûts. Au cours des 3 prochaines années, 3,5 milliards USD doivent venir s’y ajouter. BHP a allégé sa dette nette de 27,5 à 25,8 milliards USD. Les actionnaires qui avaient espéré un dividende exceptionnel ou un rachat d’actions propres sont déçus.

Conclusion

Personne ne sait encore dans quelle mesure la scission de l’entreprise principale créera de la valeur actionnariale à plus long terme. A 14 fois le bénéfice attendu, BHP affiche une prime par rapport à ses pairs et cela ne nous semble pas justifié. D’où notre abaissement de conseil. Parmi les grands groupes miniers, nous préférons Vale et Rio Tinto.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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