Belgacom

Conserver/attendre

Belgacom a bien commencé l’année avec un chiffre d’affaires et des cash-flows opérationnels (EBITDA) supérieurs aux attentes. La division Consommateurs s’est avérée particulièrement performante, avec une augmentation du nombre de clients supérieure aux prévisions dans les segments de l’Internet haut débit et de la télévision numérique. Belgacom a ainsi pu profiter de l’arrivée d’anciens clients Base depuis que cet opérateur a cessé de proposer des services de télévision numérique à la fin de l’an dernier. Le nombre de clients mobiles a légèrement diminué alors que l’on espérait une faible hausse. Dans ce segment, le point positif est la progression du chiffre d’affaires (CA) moyen par utilisateur ou ARPU. La division Commerce de gros, BICS (acheminement international de communications) a également surpassé les attentes, avec une croissance du CA de près de 12% qui est cependant en grande partie imputable à la hausse du dollar (USD) par rapport à l’euro (EUR). Au niveau du groupe, le CA a gagné 5,4 %, à 1,479 milliards EUR. L’EBITDA (423 millions EUR) a enregistré une progression de 3,7%. Avec 129 millions EUR ou 0,4 EUR par action, le bénéfice net est resté légèrement inférieur aux prévisions en raison, notamment, d’une hausse des charges fiscales. L’augmentation des investissements dans le réseau a également pesé sur les cash-flows libres. Malgré un début d’année 2015 prometteur et une augmentation des tarifs au 1erjuillet, les perspectives annuelles sont restées inchangées pour ce qui concerne le CA et l’EBITDA. La semaine passée a été marquée par de nouvelles rumeurs sur un rachat de Belgacom. En cause : d’abord l’intervention de l’opérateur néerlandais de télécommunications KPN, qui a affirmé, par la voix de son directeur Blok, qu’il n’était pas réticent à se joindre à Proximus. Des spécialistes promettent au secteur européen des télécommunications, très morcelé, le même destin qu’à son pendant américain, où il ne reste qu’une poignée de grandes entreprises. Une importante objection à une fusion ou une acquisition a en tout cas disparu avec la vente de Base, la filiale de KPN, à Telenet. Autre événement qui a alimenté ces spéculations : l’annonce d’une modification de la loi sur les entreprises publiques. Concrètement, il s’agit de bpost et Belgacom. L’Etat détient encore une participation de 53,5% dans Belgacom. La modification de la loi permettrait une vente de tout ou partie des actions, ou une réduction de la participation (p.ex. dans le cadre d’une augmentation de capital). Cependant, rien n’indique que ce scénario va se réaliser, en particulier à court terme. D’abord parce qu’une vente priverait l’Etat belge d’un dividende stable. Et dans le contexte de taux d’intérêt historiquement bas que nous connaissons, l’Etat peut emprunter à des conditions très favorables, nettement inférieures au rendement de Belgacom. De plus, il faut encore compter avec les syndicats, et une vente (partielle) de la participation publique devra encore être approuvée par le Parlement. Bien qu’une consolidation soit inévitable à long terme, plusieurs arguments s’y opposent donc à court terme.

Conclusion

L’impact sur les cours des nouvelles rumeurs sur une acquisition est resté limité. La décote vis-à-vis des concurrents a disparu et Belgacom s’échange même moyennant une prime. Le trimestre écoulé a confirmé l’amélioration au niveau opérationnel. D’où le relèvement de la note.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2A

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