Belgacom

Pas encore de certitude par rapport au dividende

21,68 EUR – 2B ↓ Digne d’achat sur repli

Ces derniers mois et semaines, Belgacom a souvent fait parler de lui dans le cadre de dossiers qui n’avaient pas ou peu à voir avec les activités opérationnelles de la société de télécoms. La position du CEO Didier Bellens est chancelante et la possibilité d’un futur allégement de la participation de l’Etat (encore 53,5% actuellement) n’est plus un sujet tabou. Ces dernières années pourtant, Belgacom avait rapporté beaucoup à l’Etat, qui a perçu l’an dernier, outre le dividende “ordinaire” de 2,18 EUR par action, un dividende extraordinaire de 0,31 EUR. Pour cette année, la situation est cependant nettement plus incertaine. Les investisseurs s’étaient habitués à ce que la direction donne une première indication, lors de la publication de ses chiffres annuels, du dividende de l’exercice courant. Cette fois, ce ne fut pas le cas. Plusieurs analystes ont dès lors abaissé leurs estimations de dividende, ce qui a provoqué une chute libre de l’action, qui a atteint son plus faible niveau historique. Lors de l’annonce des résultats semestriels, Bellens a laissé entendre que le dividende serait maintenu au même niveau que celui de l’an dernier. Les investisseurs et les analystes avaient espéré une confirmation lors de la publication du rapport du 3e trimestre mais celle-ci n’a donc pas été donnée. Le 6 décembre, Belgacom versera son dividende intermédiaire ordinaire de 0,5 EUR par action, ce qui rapportera 90,5 millions à l’Etat. Par rapport au total, donc, la question n’a pas encore trouvé réponse. Le Conseil d’Administration n’a manifestement pas encore révélé quel montant serait proposé à l’assemblée générale. Peut-être en saurons-nous plus en février, lors de la présentation des résultats annuels. Presque toutes les sociétés de télécoms européennes ont sensiblement abaissé leur dividende cette année, voire l’ont supprimé (Mobistar), car les cash-flows, en plus des chiffres d’affaires (CA) et des bénéfices, sont sous pression. Le 3e trimestre fut un peu plus enthousiasmant à cet égard car les cash-flows libres ont augmenté sur une base annuelle de 10%, à 274 millions EUR. Après trois trimestres en 2013, les cash-flows libres sont cependant encore de 24% inférieurs à ceux qui prévalaient à la même période un an plus tôt. Ce n’est pas de bon augure car normalement, le dividende d’une entreprise est en grande partie financé par les cash-flows libres. Au 3e trimestre, le CA a reculé de 3,2% sur une base annuelle, à 1,57 milliard EUR. Après trois trimestres, le CA du groupe est de 1,7% inférieur à celui de 2012. Ce qui correspond aux prévisions de la direction, qui table pour cette année sur un repli de celui-ci de 1 à 2%. Une fois de plus, Belgacom International Carrier Services ou BICS a dû sauver les meubles. Cette division a récemment fait couler l’encre en raison d’un scandale d’espionnage impliquant les services secrets britanniques. BICS, qui livre des services de Carrier (traitement des conversations téléphoniques internationales), a vu son chiffre d’affaires augmenter de 3,1% (4,2% depuis le début de l’année).

Après avoir atteint le plus bas fin juillet, l’action a progressé de près de 40% au cours des trois mois suivants. Cette année, le groupe n’enregistrera pas de croissance opérationnelle et ce ne devrait pas davantage être le cas en 2014. Belgacom aura la tâche de limiter les dégâts et, si possible, d’accroître sa rentabilité. Il est plus qu’évident que la force d’attraction de Belgacom en tant qu’action est étroitement liée à son dividende. Compte tenu de son actionnariat et de la pression politique qui en découle, il ne fait aucun doute que le groupe ne devrait pas trop sabrer dans le dividende. Avec l’arrivée des élections, la vente (partielle) de la participation de l’Etat devrait à nouveau être à l’agenda politique. Depuis la forte hausse du titre depuis l’été, nous abaissons le rating à “achat sur correction” (rating 2B).

Partner Content