Bekaert

Le Saint Graal est à portée de main pour Bekaert. Le cours, qui présente une valorisation correcte, reflète la bonne évolution de la situation.

Le Saint Graal est à portée de main pour Bekaert. La société vise une marge de bénéfice opérationnelle d’au moins 7% sur le chiffre d’affaires (marge de REBIT), qu’il considère comme une base de sa rentabilité durable. L’an dernier, Bekaert a atteint une marge de 6,1%, et un niveau de 7% semblait également trop élevé pour cette année. Ce n’est plus le cas. Au 1ersemestre de cette année, ce critère de bénéfice a atteint un solide 8,6% grâce à une hausse du REBIT de 40%, à 157millions EUR. Faire mieux à court terme sera très difficile, comme l’admet l’entreprise même. Sur l’ensemble de l’année 2016, la direction prévoit une marge comprise entre 7 et 8%. Elle n’ose pas encore affirmer qu’elle poursuivra sur l’élan des derniers mois d’ici à 2017. À la fin de cette année, l’objectif de marge pourrait être relevé mais Bekaert attend d’abord de savoir si la haute conjoncture se maintient dans le secteur automobile, et si la situation reste favorable en Europe. La durabilité du bénéfice en Amérique Latine reste également une inconnue. Autrement dit, il faut savoir d’abord si les paramètres favorables se maintiennent. En Europe surtout, qui représente la moitié de son EBIT, Bekaert enregistre d’excellents résultats grâce à la solide demande du secteur automobile et de la construction. Le chiffre d’affaires (CA) a certes fait du surplace, mais grâce à un plus grand taux d’occupation des capacités des usines, au choix de produits plus rentables et à la mise en place du programme de réductions de coûts, la marge de REBIT s’est hissée à un record de 13,6%. Difficile, donc, de maintenir ce niveau, notamment raison du Brexit et de la baisse des investissements dans le secteur pétrolier et gazier. Après l’Europe, l’Asie forme le deuxième marché de Bekaert, et ici aussi, les affaires progressent bien, ce qui se traduit par une marge de 12,2%. Celle-ci est plus de deux fois plus élevée que sur les six premiers mois de l’an dernier. Là aussi, la hausse des volumes ne se traduit pas par une augmentation du CA en raison des prix plus faibles et des effets de change défavorables, mais la rentabilité a malgré tout également été dopée par des économies, une meilleure exploitation de la capacité et le basculement vers des produits plus rentables. Le fil d’acier pour pneus est l’un de ces produits, et Bekaert a vu la demande sensiblement augmenter en Chine, Inde et Indonésie. Les ventes, toujours en augmentation, du fil d’acier pour le marché des panneaux solaires, ont soutenu la rentabilité également. Cette fois, on ne doit cependant pas craindre de bulle au niveau du bénéfice. Même en Amérique Latine, qui représente malgré tout 20% du bénéfice opérationnel, la marge s’est hissée à 9,3%, mais la conjoncture de la région demeure très instable. Aux États-Unis également, pendant longtemps la région problématique, la marge s’est redressée. Bekaert s’y est créé une division avec Bridon-Bekaert Ropes Group, où il a regroupé ses activités de câblage avec celles du groupe canadien Bridon (participation de 66% pour Bekaert). Au 1ersemestre de cet exercice, cette division a atteint un REBIT de 10millions EUR.

Conclusion

Bekaert peinera à maintenir la forte rentabilité du premier semestre de cette année, même si les perspectives restent favorables. Avec un rapport cours/bénéfice de 17 et une valeur d’entreprise correspondant à 8fois le cash-flow opérationnel (EBITDA), le cours, qui présente une valorisation correcte, reflète la bonne évolution de la situation.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

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