Bekaert

Digne d’achat

Le communiqué de presse portant sur le premier trimestre s’intitulait ” Bekaert rapporte une forte hausse de ses ventes “. Le chiffre d’affaires (CA) consolidé s’est certes accru de 16% mais il convient de nuancer quelque peu le tableau. Cette hausse des ventes est principalement attribuable à la faiblesse de l’euro (EUR), d’une part, qui a contribué à soutenir le CA à hauteur de 10% en comparaison avec la même période l’an dernier, et d’autre part à l’intégration des activités de fil d’acier de Pirelli, ce qui a également accru le CA de 10%. Le CA comparable a dès lors reculé de 4%, ce qui est imputable à l’incendie survenu dans une usine de Rome, aux Etats-Unis, ainsi qu’à la plus grande faiblesse des ventes en Chine. Lors de la présentation des chiffres annuels, Bekaert avait déjà annoncé que les conditions de marché resteraient difficiles en Chine, en conséquence surtout de la surcapacité du marché des pneus de voitures. Bekaert a fait le choix, comme d’habitude, de ne pas sacrifier les prix trop largement, ce qui incide évidemment sur les volumes vendus. Les ventes comparables ont baissé de 11% en Asie. Bekaert prévoyait cependant aussi une amélioration au 2e trimestre, et cette prévision semble à présent devenir réalité. La pression sur les prix reste réelle sur le marché chinois, hautement compétitif, mais l’entreprise a vu les volumes vendus augmenter en mars. La direction juge dès lors que le pire est révolu et que le marché se redresse. Un rétablissement de la demande en Chine et en Asie devrait déboucher à un peu plus long terme sur une stabilisation des prix et un redressement des marges. L’an dernier, la marge de bénéfice opérationnelle (EBIT) a stagné à 6,5%, ce qui est inférieur à l’objectif d’enregistrer sur toute la ligne une marge d’EBIT d’au moins 7%. L’amélioration en Asie incite la direction à énoncer des perspectives relativement optimistes. Au 2e trimestre, le CA devrait continuer à progresser, grâce à l’effet des acquisitions, à la faiblesse persistante de l’euro et à l’effet saisonnier du 2e trimestre. En Europe, Bekaert peut confirmer les performances des trimestres écoulés, ce qui est très important dans la mesure où cette région dégage actuellement les marges parmi les plus élevées et assure l’essentiel du bénéfice. Le secteur automobile surtout se porte bien, de même que l’activité de construction, qui se reprend. Seule la demande de fil et de tubes d’acier dans le secteur pétrolier et gazier ralentit en raison de la baisse des investissements. Cela dit, la faiblesse des cours pétroliers et la politique accommodante de la BCE devraient soutenir l’économie européenne et donc les ventes de Bekaert. En Amérique du Nord, le marché est toujours confronté à l’afflux de surcapacité bon marché en provenance d’Asie, ce qui annule l’effet du dollar vigoureux sur le CA. Bekaert espère toujours reprendre en service l’usine de Rome cet été, pour pouvoir à nouveau livrer au secteur automobile, en grande forme. En Amérique latine, Bekaert peut cependant présenter une croissance organique du CA, même si la direction préfère rester prudente à cet égard.

Conclusion

Compte tenu de l’amélioration prudente en Asie, une hausse ultérieure devrait s’y traduire par un redressement ultérieur de la rentabilité. A un rapport cours/bénéfice de 16 et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) de 7,5 pour cette année, ce redressement n’est pas encore totalement intégré dans le cours.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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