Bekaert a du fil à retordre

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Les investisseurs ne croient plus à une hausse des bénéfices de Bekaert. Après la publication du rapport d’activité du troisième trimestre, le cours s’est tassé. Il a reculé de 25% depuis le printemps, où il avait atteint un sommet.

Côté chiffre d’affaires (CA), les nouvelles sont bonnes, en revanche. Le CA s’est accru de 4% au troisième trimestre, soit une hausse supérieure aux prévisions. Sur les neuf premiers mois de 2017, il a grimpé de 11%, grâce essentiellement à la croissance organique, elle-même due à une augmentation combinée des volumes et des prix. Ceci étant, les relèvements de prix ne suffisent pas à préserver les marges. Les prix des matières premières, et en particulier celui du fil machine, ont augmenté dans une plus large mesure que les prix finaux. Bekaert ne parvient pas à répercuter complètement l’accroissement des coûts de production sur les acheteurs. De plus, des concurrents américains fabriquent leur propre fil machine, réussissant ainsi à maintenir leurs marges sans devoir relever leurs tarifs. Ils causent évidemment du tort aux autres acteurs du secteur, dont Bekaert.

Cette pression sur les marges empêche l’accroissement des volumes de ventes de se traduire, à brève échéance, par une augmentation des bénéfices. Cela signifie que le groupe enregistrera cette année un bénéfice opérationnel sous-jacent à peu près identique à celui de 2016. Pour l’an prochain, la direction n’exclut pas une hausse du bénéfice, à condition que les gains d’efficacité en interne ne soient plus gommés par l’incapacité à répercuter les prix des matières premières sur les clients. A plus long terme, Bekaert vise toujours une marge opérationnelle sous-jacente de 10%. Cette marge a atteint 8,4% au premier semestre de l’année ; elle demeurera sous pression au second semestre, en raison notamment des effets saisonniers.

Le groupe continue à pouvoir compter sur la plupart de ses marchés de débouchés. La demande est toujours solide, tant dans le secteur automobile que dans celui de la construction. Sur le plan géographique, l’Europe et l’Asie restent les régions les plus intéressantes, comme en témoigne la forte progression des volumes organiques (plus de 6% au troisième trimestre). Bekaert annonce toutefois que la demande de fil à scier a diminué en Chine, où un type de produit concurrent est en train de conquérir le marché. Le groupe doit s’adapter s’il ne veut pas manquer ce train. Dans la mesure où l’activité Fil à scier représente 10% de son bénéfice, cette concurrence risque en effet de lui porter préjudice.

La filiale Bridon-Bekaert Ropes pourrait réserver d’agréables surprises à partir de 2018. La faiblesse, plus persistante que prévu, de la demande de câbles dans l’industrie pétrolière et gazière continue de peser sur les marges, mais le redressement du cours de l’or noir ces derniers mois pourrait donner un nouvel élan au secteur. Le carnet de commandes montre des premiers signes d’amélioration.

Conclusion

La perte de pouvoir de fixation des prix a pesé lourd sur le titre. Les problèmes rencontrés sur le marché chinois du fil à scier suscitent bien des inquiétudes également. La nette correction rend la valorisation de l’action plutôt bon marché (7 fois le cash-flow opérationnel), mais le redressement n’est pas pour tout de suite. Nous sommes contraints de tempérer notre enthousiasme, et d’abaisser notre conseil à ” conserver “.

Conseil : conserver

Risque : moyen

Rating : 2B

Cours : 35 euros

Ticker : BEKB BB

Code ISIN : BE0974258874

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 2,2 milliards EUR

C/B 2016 : 20

C/B attendu 2017 : 12

Perf. cours sur 12 mois : -3 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -10 %

Rendement du dividende : 3,1 %

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