Barrick Gold

Digne d’achat

Barrick Gold, implanté au Canada, est le plus grand producteur aurifère au monde en termes de volumes de production. Le groupe a une structure de coûts très faible en comparaison avec la plupart de ses pairs. Son talon d’Achille se situe cependant dans son endettement important. A la fin du premier trimestre, Barrick avait 2,26 milliards USD en caisse, à opposer à une dette de long terme de 12,6 milliards USD. Sa position nette d’endettement (10,3 milliards USD) correspond environ aux fonds propres du groupe. Cela dit, il n’y a pas péril en la demeure. Tout d’abord, les remboursements sont très étalés dans le temps. Ainsi d’ici à 2017 le groupe ne doit-il par exemple rembourser que 900 millions USD. En outre, la direction a annoncé qu’elle souhaitait alléger son endettement de 3 milliards USD cette année. L’entreprise minière entend se concentrer opérationnellement sur les sites ayant le coût de production le plus faible. Dans la pratique, il s’agit en réalité de l’Etat américain du Nevada et de la région des Andes en Amérique du Sud. Les autres actifs sont donc éventuellement concernés par une vente. La mine Cowal, située en Australie, a notamment déjà été vendue pour 550 millions USD au groupe australien Evolution Mining. Kalgoorlie, la joint-venture avec Newmont Mining, est désormais le seul actif de Barrick en Australie. En conséquence, le comptoir de Perth peut également être fermé, ce qui permettra de réaliser des économies supplémentaires en coûts overhead. L’entreprise publique Zijin Mining a acheté la moitié de la joint-venture Porgera en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour 298 millions USD. La vente de Cowal et la participation dans Porgera fournira donc environ 848 millions USD, ce qui ne sera pas encore suffisant. C’est pourquoi le groupe envisage également la vente (partielle) de la mine de cuivre Zaldivar au Chili. Une vente de la moitié devrait rapporter environ 1 milliard USD, une vente complète près du double. La mine de cuivre de Lumwana en Zambie génère à nouveau des cash-flows positifs et n’est pas à vendre pour l’instant. Barrick considère la participation de 64% dans Acacia Mining (l’ancien African Barrick Gold ou ABG) comme un actif secondaire qui pourrait donc aussi quitter le groupe en cas d’offre intéressante. La prestation opérationnelle d’Acacia s’est d’ailleurs sensiblement améliorée au cours des derniers trimestres. Pour réduire les coûts, les investissements ont également été réduits (de 200 millions USD), alors que les frais administratifs doivent être allégés. Barrick souhaite mettre sur pied davantage de joint-ventures afin de pouvoir partager les risques opérationnels et financiers inhérents à certains projets. Au premier trimestre, le groupe a produit 1,39 million d’onces d’or. Le bénéfice net ajusté est ressorti à 62 millions USD. Les prévisions de production pour l’ensemble de l’année sont comprises entre 6,2 et 6,6 millions d’onces d’or, à un coût de production moyen de 860 à 895 USD.

Conclusion

Barrick Gold joint le geste à la parole en réalisant rapidement l’allègement de dettes promis. Nous pensons du reste que les amortissements les plus lourds qui avaient poussé le groupe dans le rouge ces dernières années sont désormais révolus. Compte tenu des réserves abondantes (93 millions d’onces) et de la faible valorisation (1,3 fois la valeur comptable), nous restons positifs à l’égard du titre.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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