Baisse temporaire du bénéfice d’Elia

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En raison de la hausse du cours ces dernières années et de la perspective d’une croissance plus lente du bénéfice, le potentiel haussier de l’action est limité. Mais son profil de risque faible est intéressant.

Si ces dernières années Elia a presque doublé son bénéfice net, l’entreprise peine à présent à réitérer cet exploit. En 2016, son bénéfice sous-jacent a reculé de 4,4%. Prudente, la direction n’a pas avancé de chiffres concrets à cet égard pour cette année. En Belgique, les résultats 2016 d’Elia sont bons, même si le retard – presque inévitable – accusé dans la réalisation des investissements prévus pèse sur le bénéfice. Par rapport à l’Allemagne, le deuxième marché domestique de l’entreprise, la direction est ” positive à moyen terme “. Pour les investisseurs, prédire le bénéfice qu’Elia affichera est quasiment une mission impossible tant son calcul est complexe _ les organes de régulation belge et allemand en fixent un mode de comptabilisation qui dépend d’une série de facteurs. Mais le bénéfice régulé est la force d’Elia. En substance, plus l’entreprise réalise d’investissements, plus elle dégage de bénéfices. Et à cet égard, la donne est favorable.

Ces prochaines années, le groupe doit investir lourdement dans le réseau haute tension en Allemagne et en Belgique. Le nombre grandissant d’éoliennes en mer doit être relié à la terre ferme, et l’interconnexion entre les marchés européens doit être améliorée. Une augmentation constante du bénéfice est dès lors pour ainsi dire assurée pour les prochaines années, même si de temps à autre, l’entreprise peut connaître une année moins rentable. Comme en 2016, où le bénéfice sous-jacent a reculé de 4%, du fait surtout de la baisse sensible du bénéfice de sa filiale allemande 50Hertz. Mais c’était sans surprise, puisque les dépenses en entretien avaient été élevées, de même que les coûts du personnel, en conséquence des investissements accrus des dernières années. Étant donné l’augmentation du taux d’endettement, les coûts de financement ont également pris de la hauteur. Le recul du bénéfice de 50Hertz a été en partie compensé par une hausse du bénéfice en Belgique, malgré le recul des taux à long terme, qui impacte négativement le calcul du bénéfice. Depuis l’an dernier, Elia a cependant un cadre tarifaire plus favorable, qui harmonise plus efficacement le bénéfice de l’activité opérationnelle et les investissements. Et dans la mesure où Elia a également remboursé un emprunt obligataire relativement coûteux, les coûts de financement ont également baissé.

Pour doubler une fois encore son bénéfice au cours de la prochaine décennie, Elia a toutefois besoin d’une nouvelle impulsion, à l’instar de celle que l’entreprise avait reçue en rachetant 50Hertz, même si une telle opportunité ne se présente pas tous les dix ans… Bien qu’elle ait déjà prévu de nombreux investissements au cours des années à venir, l’entreprise semble manquer d’ambition s’agissant de son expansion à l’international. Les actionnaires de contrôle, en l’occurrence les communes belges, semblent privilégier une hausse du dividende à de nouveaux investissements visant à accroître le potentiel de bénéfice.

Conclusion

En raison de la hausse du cours ces dernières années et de la perspective d’une croissance plus lente du bénéfice, le potentiel haussier de l’action est limité. Et le rendement du dividende (3,2%) n’est pas davantage garanti. Cependant, le profil de risque faible de l’action est intéressant. C’est pourquoi nous abaissons le conseil à “conserver”, au titre de valeur défensive.

Conseil : conserver

Risque : faible

Rating : 2A

Devise : euro (EUR)

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 2,9 milliards EUR

C/B 2016 : 17

C/B attendu 2017 : 16

Perf. cours sur 12 mois : + 7 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -1 %

Rendement du dividende : 3,2 %

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