Valorisation tendue

Le groupe néerlandais ASML est leader de marché européen dans le segment des machines avancées utilisées pour la production de semi-conducteurs. Sur les trois derniers mois de l’année 2013, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires (CA) record de 1,85 milliard EUR (+46%). Ce chiffre est à la fois supérieur aux prévisions du groupe et à celles des analystes. ASML profite de la demande toujours importante d’équipement électronique de consommation comme les tablettes et les smartphones. En conséquence, la demande de puces-mémoire et de puces logiques (qui transforment les signaux analogiques en signaux numériques) augmente en effet également auprès des producteurs de semi-conducteurs, ce qui suppose qu’ASML doive également livrer un plus grand nombre de machines. La demande de puces-mémoire a légèrement baissé plus tôt cette année en conséquence des niveaux de stock trop importants mais ceux-ci ont depuis lors diminué. Compte tenu d’un début d’année en demi-teinte, 2013 ne fut pas un grand cru pour ASML. Son CA de 5,25 milliards EUR était certes plus que respectable mais en 2011, ce chiffre (5,65 milliards EUR) était encore plus élevé. La hausse du bénéfice net avait été plus spectaculaire encore au 4etrimestre, avec une hausse de 60%. ASML a transbordé 56 systèmes de semi-conducteurs et vu sa marge de bénéfice brute se hisser à 43,6%. Sur l’ensemble de l’année 2013, le bénéfice s’est établi à un peu plus d’un milliard EUR ou 2,36 EUR par action. Sur une base annuelle, la marge de bénéfice s’est tassée de 0,9%, à 42,4%, en raison des coûts liés à l’acquisition de Cymer. Au 4etrimestre, ASML a du reste reversé 500 millions EUR à ses actionnaires sous la forme de dividendes et du rachat d’actions propres. Ce dividende a d’ailleurs été relevé de 15%, à 0,61 EUR par action. C’est appréciable mais le rendement brut n’en demeure pas moins encore inférieur à 1%. Le programme de rachat d’actions est finalisé à 30%. Cela signifie qu’ASML peut encore racheter pour 700 millions EUR d’actions propres en 2014. On espérait surtout une avancée dans la nouvelle technologie EUV (lumière ultraviolette extrême), qui permet de produire des semi-conducteurs plus petits et plus puissants. Selon les Néerlandais, cette technologie évolue conformément aux attentes, même si la société a été contrainte ces derniers trimestres de tempérer quelque peu les attentes. Cela fait quelques années déjà qu’ASML fait l’apanage de cette nouvelle technologie et jusqu’ici malheureusement, le marché n’en a encore rien vu. Au 4etrimestre, le groupe a transbordé 3 systèmes et sur l’ensemble de l’année 2014, ce chiffre passera à 8. Le jugement final appartient au client, qui devra décider si les machines EUV sont plus rentables que les technologies actuelles. Actuellement, 50 wafers (tranches de silicium) peuvent être exposées à la radiation en une heure ; plus tard cette année, ce chiffre devrait passer à 70, puis à 125 en 2015. La production en quantités de systèmes à EUV est attendue au plus tôt en 2016. En 2014, le point sombre se situera au 2e semestre. En conséquence, les prévisions de CA pour le 1er trimestre (1,4 milliard EUR) étaient légèrement inférieures aux attentes. Le chiffre pour le 1er semestre complet (3 milliards EUR) est toutefois en ligne avec le consensus. Au 4e trimestre, ASML a enregistré des commandes pour 52 systèmes d’une valeur totale de près de 1,45 milliard EUR.

Conclusion :

ASML a connu un très bon trimestre et ses perspectives demeurent enthousiasmantes même si, pour l’heure, la direction ne s’aventure pas au-delà du 1{+e}{+r} semestre dans ses projections. La position financière du groupe est solide mais tous les doutes concernant la technologie EUV ne sont pas encore levés. Le principal problème tient cependant à sa valorisation tendue (C/B de 22)

Conseil: alléger

Risque: moyen

Rating: 4C

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