ArcelorMittal

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Le premier producteur mondial d’acier a publié de mauvais résultats annuels et des perspectives décevantes pour 2016. Le volume d’acier expédié l’an dernier a baissé de 0,6% par rapport à 2014, à 84,6 millions de tonnes. La quantité de minerai de fer expédiée a cependant progressé de 1,4%, à 40,3 millions de tonnes. Le réel problème réside dans les prix de vente obtenus pour l’acier et le minerai de fer, qui ont baissé respectivement de 19,7% et 43% l’an dernier en raison d’une surcapacité persistante. Le chiffre d’affaires (CA) a reculé de 10% à 14 milliards USD au 4e trimestre, soit de -25,3% par rapport au 4e trimestre de 2014. Sur l’année, le recul se monte à 19,8%, à 63,6 milliards USD. Les cash-flows opérationnels (EBITDA) sont retombés à 1,1 milliard USD, ou -18,4% par rapport au 3e trimestre et -39,2% par rapport à 2014. L’EBITDA annuel chute de 27,7% à 5,23 milliards USD, respectant de justesse la fourchette revue à la baisse de 5,2 à 5,4 milliards USD. En Europe, il a progressé de 3,9% à 2,39 milliards USD sur base annuelle (-2,3% au 4e trimestre), mais dans toutes les autres régions le fléchissement est considérable : -26,1% à 0,89 milliard USD en Amérique du Nord, -33,3% à 1,23 milliard USD au Brésil et -48,9% à 0,32 milliard USD dans les autres pays. Malgré une baisse du prix de vente à l’unité de 20%, inférieure aux prévisions, l’EBITDA dans le segment minier a reculé de 65,3% à 0,46 milliard USD. La pression constante sur les prix a contraint le groupe à acter pour quelque 4,8 milliards USD de dépréciations exceptionnelles et 0,8 milliard USD de réductions de valeur supplémentaires sur les stocks (pour un total sur l’année de 1,3 milliard USD). La perte nette atteint 7,9 milliards USD en 2015, contre 1,1 milliard USD en 2014. En termes récurrents (hors éléments uniques), celle-ci se chiffre à 0,32 milliard USD, contre un bénéfice net de 0,37 milliard USD en 2014. Le scénario ébauché pour 2016 est plutôt sombre, avec un EBITDA attendu d’au moins 4,5 milliards USD (consensus : 5,4 milliards USD) et une croissance de la demande mondiale comprise entre 0 et 0,5% (-2,2% en 2015). La dette nette a reculé de 15,8 à 15,7 milliards USD sur base annuelle (16,8 milliards USD fin septembre). Le groupe cherche depuis des années à ramener la dette nette à 15 milliards USD, mais a décidé au pire moment possible _ l’action se trouve à un plancher historique _ de renforcer son bilan au 1er semestre par le biais d’une augmentation de capital entièrement souscrite de 3 milliards USD. La capitalisation boursière actuelle s’élevant à 5,12 milliards EUR (1,8 milliard d’actions en circulation), une énorme dilution est inévitable. Nous prévoyons un cours d’émission inférieur à 2 EUR par action. Le groupe a annoncé la vente d’une participation de 35% dans une entreprise sidérurgique espagnole pour 1 milliard USD. En outre, un nouveau plan d’action 2020 a été déployé afin de ramener l’EBITDA par tonne à 85 USD contre 62 USD en 2015.

Conclusion

La lourde augmentation de capital imminente intervient à un très mauvais moment et rend illusoire tout redressement substantiel des cours à brève échéance. ArcelorMittal devient ainsi un candidat à un redressement à plus long terme (deux à cinq ans). 2016 sera encore une année difficile pour le géant de l’acier, et nous ne participerons pas à l’augmentation de capital. Nous abaissons la note et scrutons toute fenêtre de sortie qui pourrait s’ouvrir au cours des semaines à venir.

Conseil : conserver

Risque : élevé

Rating : 2C

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