ArcelorMittal

Digne d’achat

Un investissement en ArcelorMittal exigeait des nerfs d’acier ces dernières années. L’action du plus grand producteur d’acier au monde a encore perdu 6% après la publication des résultats du 2e trimestre. Le marché s’est montré déçu de la révision à la baisse des cash-flows opérationnels attendus (EBITDA) pour 2014, de 8 à au moins 7 milliards USD. L’EBITDA s’était établi à 6,89 milliards USD en 2013. Au 2e trimestre de cette année, il a progressé de 3,7% par rapport au 2e trimestre 2013, pour atteindre 1,76 milliard USD. En termes sous-jacents, hors un paiement unique de 90 millions USD dans une affaire antitrust aux Etats-Unis, la hausse s’élève à 9%. Arcelor doit cette progression à une augmentation de la quantité d’acier expédié (21,5 millions de tonnes; +2,5%), un trimestre record pour la division minière (quantité de minerais de fer expédié au prix du marché : +29%) et des économies sur les coûts. L’hiver rigoureux en Amérique du Nord a entraîné une hausse des coûts de 350 millions USD au 1er semestre. L’EBITDA par tonne a baissé de 84 USD au 1er trimestre à 82 USD au deuxième (81 USD l’an dernier). Après six mois, il s’élève à 83 USD, contre 79 USD l’an dernier. Le recul de l’EBITDA prévu pour 2014 est une conséquence de la forte baisse du cours du minerai de fer. Arcelor tablait jusqu’à présent sur un prix moyen de 120 USD la tonne, mais a revu ses prévisions à 105 USD la tonne. Le prix du minerai de fer s’établissait encore à 130 USD la tonne début 2014, avant de s’effondrer à un plancher de 86 USD la tonne en juin sous l’effet de la surproduction. Il s’élève actuellement à 93 USD la tonne. Depuis quelques années, Arcelor investit dans une nette augmentation de sa capacité de production de minerai de fer, qu’elle souhaite porter de 56 millions de tonnes à 84 millions (fin 2015) par an. Il n’est sans doute pas réaliste d’espérer un redressement rapide des cours, mais la situation de l’offre et de la demande devrait s’améliorer à plus long terme. Dans la division Acier, l’acquisition (par le biais d’une joint-venture 50/50 avec Nippon Steel & Sumitomo Metal Corporation) d’une aciérie américaine ultramoderne appartenant à ThyssenKrupp a été finalisée. Avec cette opération, Arcelor mise sur la croissance attendue de 15% du marché automobile nord-américain au cours de la décennie à venir. En outre, une nouvelle usine est entrée en service en Chine, également dans le cadre d’une joint-venture. Elle affiche une capacité de production de 1,5 million de tonnes, de quoi desservir 10% du marché automobile chinois. Le résultat net est positif pour la première fois depuis 2012 : 52 millions USD (0,03 USD par action), contre une perte nette de 780 millions USD l’an dernier. Le 1er semestre affiche une perte nette de 153 millions USD (0,09 USD par action), contre une perte nette de 1,12 milliard USD (0,65 USD par action) en 2013. Après une augmentation de 2,4 milliards USD au 1er trimestre, la position nette d’endettement a baissé de 1,1 milliard USD au 2e trimestre pour s’établir à 17,4 milliards USD fin juin. L’objectif reste fixé à 15 milliards USD. La direction prévoit une augmentation mondiale de la demande d’acier du côté inférieur de la fourchette de 3 à 3,5%.

Conclusion

Le redressement du marché de l’acier aux Etats-Unis et en Europe se poursuit. Notamment en raison de la valorisation très basse, nous restons convaincus que l’action en profitera tôt ou tard. La patience est une belle vertu (pour les investisseurs) !

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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