Apple

Le groupe a vu son chiffres d’affaires annuel baisser de 7,7%. Il s’agit du premier recul important depuis 2001. Pour l’instant, Apple reste très dépendant de l’iPhone, et il ne faut pas espérer une forte croissance à court terme. À 7 fois les cash-flows opérationnels, la valorisation est correcte. Conserver.

La publication des résultats trimestriels et annuels a de nouveau mis en évidence le fait qu’Apple n’est plus une entreprise de croissance. Pour la première fois depuis 2001, les ventes n’ont pas progressé. Au cours de l’exercice 2016 _ la période de douze mois clôturée fin septembre dernier _, le chiffre d’affaires a même reculé de 7,7% par rapport à l’an dernier, à 215,6milliards de dollars (USD). Le bénéfice a suivi la même tendance, tombant de 9,2 à 8,5USD par action. Apple n’a plus lancé de véritable nouveauté depuis l’iPhone en 2007. Seule une mise à jour majeure de l’iPhone est prévue pour 2017. Et les rares nouveautés n’ont jamais approché le statut de produits à succès. Le recul des ventes de l’iPhone est particulièrement inquiétant. Au quatrième trimestre, Apple a vendu 45,5millions d’exemplaires du smartphone haut de gamme. Non seulement c’est 5% de moins qu’au cours du même trimestre il y a un an, mais le prix de vente moyen a également reculé de 8%. Pourtant, l’iPhone prend toujours à son compte 60% du chiffre d’affaires du groupe. Pour se défendre, Apple rappelle que les nouveaux iPhone7 et 7Plus n’ont guère influencé les résultats du quatrième trimestre. Comme toujours au début du cycle d’un produit, l’offre ne peut suivre la demande. Le trimestre en cours devrait donc se solder par une nette augmentation des chiffres de vente. Mais ces fluctuations trimestrielles restent finalement très secondaires. Ce qui compte, c’est la tendance, et elle est orientée à la baisse.

Le bureau d’études de marché IDC voit les ventes globales d’appareils mobiles s’accroître d’à peine 1,6% cette année, contre encore 10% en 2015. Dans le segment supérieur du marché, la situation se détériore depuis plus longtemps. Apple y fait face à des fabricants dont les appareils sont au moins aussi avancés mais coûtent nettement moins cher. Les tablettes iPad se vendent moins, mais ce phénomène est compensé par une hausse du prix de vente moyen. De ce fait, le chiffre d’affaires de cette ligne de produits reste à peu près inchangé. La ligne Mac a longtemps été négligée au prétexte que l’iPad finirait par la marginaliser, mais il n’en fut rien. Apple a vu ses parts de marché se réduire à 7,4% dans les PC et veut insuffler une nouvelle vie à la famille Mac. Apple Services, qui regroupe différents services comme l’App Store, Apple Pay, Apple Music et la plateforme de stockage iCloud, est actuellement la division de l’entreprise qui enregistre la plus forte croissance. Son chiffre d’affaires a progressé de près de 25% sur un an et sa part dans le chiffre d’affaires du groupe dépasse désormais 13%. Sous son CEO Tim Cook, Apple est clairement en train de se réinventer. Mais un tel processus prend du temps et le succès commercial ne se décrète pas. Ainsi le Project Titan de voitures autonomes a-t-il été abandonné. En lieu et place, Apple va développer des technologies pour d’autres constructeurs. Dans l’attente de nouveaux pôles de croissance, le groupe tente d’amadouer les actionnaires à grands coups de rachats d’actions et de hausses du dividende, mais il s’est lourdement endetté ces derniers trimestres pour financer ces programmes. Ceci dit, le groupe possède des liquidités et placements de trésorerie d’une valeur totale de 237,6milliards USD _ mais dans les conditions actuelles, il est fiscalement plus intéressant d’emprunter.

Conclusion

Les performances d’Apple au cours du trimestre écoulé sont conformes aux attentes, mais les prévisions pour le trimestre en cours ne suscitent pas l’unanimité. Les investisseurs qui attendent l’avènement de nouveaux produits à succès sont encore restés sur leur faim. Pour l’instant, le groupe reste très dépendant de l’iPhone et il ne faut donc pas espérer une forte croissance. À 7fois les cash-flows opérationnels, la valorisation est correcte.

Conseil : conserver

Risque : moyen

Rating : 2B

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