Apple

Conserver

Sans rééditer le trimestre record de décembre, Apple a de nouveau largement surpassé à peu près toutes les prévisions au cours de la période de trois mois qui s’est clôturée fin mars. Le chiffre d’affaires (CA) du groupe a progressé de 27% sur base annuelle, à 58 milliards USD. Le moteur de la croissance d’Apple est plus que jamais l’iPhone. Manifestement, les dernières versions dotées d’un écran plus grand lancées à la fin de l’an dernier étaient très attendues des consommateurs : 61,2 millions d’iPhone se sont écoulés au cours de la période couverte par le rapport, soit près de 4 millions de plus que prévu et 40% de plus qu’au cours de la même période un an plus tôt. Le CA provenant de la vente de téléphones portables a progressé de 55%, à un peu plus de 40 milliards USD. L’iPhone prend ainsi à son compte quelque 69% du CA du groupe. Ce succès est largement à mettre au crédit des consommateurs chinois. Le CA d’Apple en Chine a progressé de 70%, à 16,8 milliards USD. C’est même la première fois qu’Apple vendait plus d’iPhone en Chine qu’aux Etats-Unis au cours d’un trimestre. La Chine est un marché de croissance pour Apple, notamment grâce au partenariat avec China Mobile. Cependant, la marque à la pomme est consciente de la nécessité de diversifier ses sources de revenus. Ce rôle est réservé à la très attendue Apple Watch, qui a été lancée en avril et doit à terme reprendre le rôle de moteur de la croissance de l’iPhone. C’est aussi le premier véritable nouveau produit du groupe depuis le lancement de la tablette iPad en 2010. Aucun chiffre de ventes concret n’a encore été publié, mais les attentes sont élevées. Les ventes d’iPad ont baissé pour le cinquième trimestre d’affilée. Apple affirme avoir prévu ce recul, parce que les iPhone dotés d’un grand écran cannibalisent les ventes de tablettes. L’entreprise prévoit cependant une offensive marketing qui doit rendre l’iPad plus populaire sur le marché professionnel. En matière de CA, la ligne Mac dépasse désormais l’iPad avec 5,6 milliards USD. Au niveau du groupe, le bénéfice net a progressé de 40%, à 13,6 milliards USD. La marge brute a également dépassé les attentes en s’établissant à 40,8%. Constat étonnant : Apple ne semble guère souffrir de l’appréciation de l’USD. Cela provient du fait que l’entreprise s’était couverte contre le risque de change à l’aide de produits dérivés. L’impact du billet vert devrait cependant se faire sentir à partir du trimestre en cours. Apple va ristourner la coquette somme de 200 milliards USD à ses actionnaires d’ici à mars 2017 : le budget de rachat d’actions propres a été relevé de 90 à 140 milliards USD, et le dividende va augmenter de 11% pour s’établir à 2,08 USD sur base annuelle, soit un rendement d’environ 1,6%. A la fin du trimestre, Apple disposait de 193,5 milliards USD en liquidités et placements à court et long terme. La majeure partie de cette somme étant placée à l’étranger dans le cadre de montages destinés à réduire la facture fiscale, Apple doit emprunter sur les marchés des capitaux pour financer la rémunération de ses actionnaires.

Conclusion

Malgré le cours record en termes nominaux et la capitalisation boursière extrêmement élevée de près de 750 milliards USD, Apple reste, à 15 fois les bénéfices attendus pour cet exercice, moins chère que la moyenne du S&P500. Mais le marché ne laisse guère de marge pour des déceptions et oblige Apple à maintenir des taux de croissance élevés pour justifier sa valorisation. Ne courez pas derrière le cours !

Conseil: conserver

Risque: réduit

Rating: 2A

Partner Content