Année de consolidation chez Lotus Bakeries

L'usine Lotus à Lembeke © Belga

Déçus des chiffres semi-annuels, les actionnaires de Lotus ont fait reculer l’action légèrement. Les investisseurs qui avaient manqué le train (l’énorme hausse du cours de l’action) ont une opportunité de se constituer une position. L’action a un potentiel énorme.

Comme prévu, cet exercice sera plutôt normal après deux années exceptionnelles pour le spécialiste est-flandrien du spéculoos et du biscuit. Son chiffre d’affaires (CA) avait progressé de 18,3% en 2015 et de 23,3% l’an dernier, à 507,2 millions d’euros. C’était le résultat d’une croissance organique (hors acquisitions) très soutenue de 13,3% et 16,6% et de l’acquisition en 2015 de deux entreprises britanniques actives dans les snacks sains : Natural Balance Foods (67% ; prix : 56 millions d’euros) et Urban Fresh Foods (100% ; 97,3 millions d’euros). Cette année, le directeur Jan Boone veut dans un premier temps consolider le CA record de 2016. Il est parfaitement dans les temps après six mois, avec une croissance du CA de 1%, à 258,9 millions d’euros. La baisse de la livre britannique de 10% par rapport au premier semestre de 2016 pèse sur le résultat, puisque Lotus Bakeries réalise près de 20% de son CA dans cette monnaie depuis ses deux achats précités. Sans effets de change, la croissance du CA s’élevait à près de 3%. C’est encore le nouveau segment des en-cas naturels, avec les marques Nãkd et Trek (Natural Balance Foods), et Bear et Urban Fruit (Urban Fresh Foods), qui enregistre la plus forte croissance. Ces produits restent en plein essor au Royaume-Uni, alors que leur distribution a été étendue aux Pays-Bas et que les premiers lancements ont eu lieu en Belgique.

Lotus Biscoff (lacontraction de ” Biscuit with Coffee”), le nom international du spéculoos Lotus, poursuit sur son élan malgré une base de comparaison difficile aux États-Unis et au Moyen-Orient. Pour soutenir la croissance continue de ce biscuit, un troisième site de production a été construit au siège du groupe à Lembeke, où une première ligne de production est opérationnelle depuis mars. En outre, la construction d’une première fabrique de spéculoos hors Belgique commencera bientôt aux États-Unis. Elle prendra deux ans. Les États-Unis constituent le premier marché de Lotus Biscoff depuis l’an dernier, mais le potentiel reste énorme. En témoigne le fait que Lotus Bakeries y a diffusé ses premiers spots télévisés au premier semestre. On ne procède à un tel investissement que lorsque la marque présente une pénétration suffisante. Le même pas important a été franchi au Royaume-Uni.

Le résultat opérationnel récurrent (REBIT) a gagné 6,5%, à 46,7 millions d’euros, la marge de REBIT passant de 17,1 à 18%. Le bénéfice net a augmenté de 3,3%, à 31,9 millions d’euros, soit 39,25 euros par action (+3%). Malgré les investissements soutenus (12,1 millions d’euros) et le versement du dividende (12,9 millions d’euros), la dette financière nette de Lotus a baissé de 10,1 millions d’euros, à 84 millions d’euros au premier semestre (129,8 millions fin juin 2016). Pour le deuxième semestre, la direction table sur une légère croissance et un impact moindre de la dépréciation de la livre en raison des augmentations de prix qu’elle a opérées.

Conclusion

L’investisseur s’était habitué à plus qu’une légère croissance ces dernières années, d’où le léger recul de l’action après la publication du rapport semestriel. Pour la première fois en seize ans, elle risque d’être moins performante que l’indice BEL 20. Une occasion, pour ceux qui n’en avaient pas eue, de se constituer calmement une position. La valorisation reste corsée, à 29 et 26 fois le bénéfice attendu cette année et la prochaine, mais le potentiel reste immense à plus long terme.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

Devise : euro

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 1,85 milliard EUR

C/B 2016 : 30

C/B attendu 2017 : 29

Perf. cours sur 12 mois : +1 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -9 %

Rendement du dividende : 0,7

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