Anglo American

Pas moins chère que ses concurrents

Anglo American, dont le siège est établi à Londres, compte parmi les cinq principaux groupes miniers au monde en termes de valorisation boursière. C’est aussi l’un des plus diversifiés en termes de contribution au bénéfice des différentes matières premières. Anglo American est surtout actif dans le charbon, le cuivre, le diamant (par sa filiale De Beers), le minerai de fer (avec sa filiale Kumba) et le platine (avec la filiale Amplats). Les groupes de matières premières traversent une période difficile en raison de la baisse des cours. Les grands projets d’investissement d’il y a quelques années ont engendré une surcapacité dans certains marchés. La stratégie opérationnelle n’est donc plus placée sous le signe de l’expansion, mais de la réduction des coûts. Jusqu’à présent, Anglo American n’a guère progressé dans ce domaine. La direction planche sur une analyse des actifs opérationnels depuis l’an dernier. Chaque élément qui ne satisfait pas à des exigences minimales en matière de rentabilité est susceptible d’être vendu. Pour l’instant, seules six mines de platine en Afrique du Sud ont été mises en vente. Anglo entend se concentrer sur les projets mécanisés. La situation sociale instable en Afrique du Sud est une autre raison qui incite le groupe à quitter ce pays. Mais c’est aussi un facteur qui complique toute vente, malgré le cours assez élevé du platine. Anglo veut vendre pour 3 à 4 milliards USD d’actifs au cours des deux prochaines années. Après le 1er semestre, la position nette d’endettement s’élevait à 11,5 milliards USD. Ce montant se situe dans la fourchette fixée en interne de 10 à 12 milliards USD. Le problème est que les cash-flows libres seront négatifs à concurrence d’un milliard USD cette année. Les actionnaires ne doivent cependant pas craindre une suppression du dividende. Le rendement brut d’Anglo s’établit actuellement à 3,8%. Une scission des actifs, comme chez BHP, n’est pas envisagée. Anglo American est parfois cité comme une cible potentielle, mais ce scénario semble assez peu plausible. Le nombre de candidats capables de racheter une entreprise de cette ampleur est de toute manière limité. De plus, la tendance dans le secteur est à la réduction de la taille des entités. Au 1er semestre, le bénéfice sous-jacent a progressé de 3%, à 1,28 milliard USD. Le bénéfice opérationnel a cependant reculé de 10% sur base annuelle, à 2,93 milliards USD. La contribution du diamant au bénéfice se monte à 765 millions USD, 30% au-dessus des attentes moyennes des analystes. En 2012, Anglo a porté sa participation dans De Beers de 45% à 85%. Le charbon a également surpassé les attentes, mais la situation s’est dégradée ces derniers mois. Anglo a même décidé de mettre à l’arrêt certaines mines de charbon, dans l’attente d’une hausse des cours. La production de minerai de fer a atteint 11,5 millions de tonnes au premier semestre. Le projet de minerai de fer de Minas Rio au Brésil est presque terminé, et la mine entrera en service avant la fin de cette année. En raison des troubles sociaux en Afrique du Sud, la production de platine a baissé de 40%. Les revenus ont même plongé de 88%.

Conclusion

Le groupe reste confronté à de nouveaux nombreux défis. Les cash-flows libres sont négatifs et le resteront jusqu’en 2016. L’endettement demeure relativement élevé. Anglo American n’est pas moins chère que ses concurrents. D’où la révision de l’avis à la baisse. Au sein du secteur, nous préférons Vale et Glencore.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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