Anglo American

Potentiel de redressement élevé

Anglo American est le producteur diversifié de matières premières le moins avancé dans son processus de restructuration. Il présente cependant des activités plus diversifiées que les autres grands groupes miniers (Rio Tinto, BHP Billiton et Vale) qui restent très dépendants du minerai de fer. Chez Anglo, le minerai de fer ne représente qu’un peu moins de la moitié du bénéfice opérationnel, pour un quart pour le cuivre et 15% pour le diamant. Le reste provient du charbon, du platine et du nickel, une activité qui était cependant déficitaire l’exercice passé. La bonne nouvelle est que les problèmes tenaces liés à la mine de fer de Minas Rio au Brésil semblent enfin résolus. Des dépassements persistants du budget et une dépréciation de 4 milliards USD avaient fini par coûter sa tête à l’ancienne CEO Cynthia Carroll. On s’attend à ce que la mine devienne opérationnelle au 4e trimestre. De même, les dépenses liées au projet de charbon de Grosvenor en Australie restent conformes au budget prévu. Le grand nettoyage entrepris par le nouveau directeur Mark Cutifani, ancien homme fort d’Anglogold Ashanti, comprenait de nouvelles dépréciations pour un montant de 1,9 milliard USD l’an dernier. La majeure partie de ces dépréciations concernaient les activités dans le nickel, sur lesquelles une réduction de valeur de 700 millions USD a été enregistrée. D’autres dépréciations ont encore été actées sur un projet dans le cuivre au Pérou, une mine de charbon en Australie et les activités sud-africaines dans le platine. Le groupe détient une participation de près de 80% dans Anglo American Platinum (Amplats), le premier producteur de platine au monde avec une part de 38% dans la production mondiale. Mais l’industrie sud-africaine de platine est en grève pour des questions salariales et de conditions de travail depuis fin janvier, et aucune solution ne semble en vue dans l’immédiat. Anglo va investir entre 7 et 7,5 milliards USD en 2014. C’est beaucoup plus que les 6,3 milliards USD de l’an dernier et le groupe navigue ainsi à contre-courant de la tendance générale. Ces investissements se concentreront dans le charbon (variante thermal coal destinée à la production d’électricité) et le cuivre. La division Cuivre a pu présenter une production record (775.000 tonnes) l’an dernier, mais en raison de la baisse des prix, le bénéfice opérationnel est resté inchangé à 1,74 milliard USD. Les dépenses d’investissement devraient à nouveau retomber à partir de l’an prochain. En raison de nombreuses dépréciations, l’année 2013 s’est clôturée sur une perte nette de 961 millions USD. Les cash-flows opérationnels (EBITDA) et le bénéfice opérationnel sous-jacent ont cependant dépassé les attentes, à respectivement 9,52 et 2,67 milliards USD. Le dividende reste inchangé à 0,85 USD par action. Anglo ne procédera donc pas au relèvement de son dividende, comme l’a déjà annoncé Rio Tinto et comme devrait également le faire BHP Billiton. Le groupe minier a clôturé l’exercice avec un endettement net de 10,7 milliards USD, ce qui correspond à un taux d’endettement de 22,2%.

Conclusion

Anglo American est un peu plus cher que les autres producteurs diversifiés de matières premières, pour un rendement inférieur. En revanche, il présente un potentiel de redressement plus élevé et les principales dépréciations ont été effectuées. La plus faible dépendance de minerai de fer peut également être un avantage.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

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