Ahold Delhaize

Le mois dernier, Ahold Delhaize a publié ses premiers résultats en tant que société fusionnée. En réaction, le cours a pris une raclée, l’action s’établissant 15% sous le sommet de cet été. L’élément perturbateur est la pression sur les marges constatée aux États-Unis, un marché très important pour le groupe, qui représente deux tiers du bénéfice opérationnel.

Pour autant, il n’y a pas péril en la demeure. Sur l’ensemble de l’année 2016, Ahold Delhaize prévoit une marge opérationnelle légèrement plus élevée que l’an dernier. Ce qui devrait se traduire par des cash-flows libres (les liquidités disponibles pour rémunérer les actionnaires et les créanciers) de 1,3 milliard euros (EUR) cette année, et même de 1,6 milliard EUR l’an prochain. Sur une capitalisation boursière de 22,5 milliards EUR, cela représente un rendement de 5,7% en 2016 et de 7% en 2017 au niveau des cash-flows libres, ce qui est intéressant. L’entreprise pourra dès lors racheter l’an prochain pour un milliard d’euros d’actions propres.

Au troisième trimestre, Ahold Delhaize a dégagé un chiffre d’affaires (CA) de 13,9 milliards EUR, soit pro forma 2,6% de plus qu’au cours de la même période l’an dernier. La marge opérationnelle sous-jacente est passée de 6,3 à 6,4%, le bénéfice opérationnel sous-jacent a pu progresser de 4,3%. La pression sur les marges aux États-Unis a été compensée par des marges plus élevées en Belgique et en Europe du Sud-est, et par les économies générées depuis la fusion. Le bénéfice sous-jacent par action a reculé légèrement, de 0,27 à 0,26 EUR. Des chiffres en ligne avec les prévisions.

La croissance comparable du CA a stagné à 0,3% pour Ahold USA et 1,3% pour Delhaize America. La hausse du CA, permise grâce à une croissance sensible des volumes, a été presque totalement gommée par la baisse des prix. La marge opérationnelle sous-jacente a reculé à 3,9% chez le premier et à 3,5% chez le second, ce qui a donné lieu à un repli du bénéfice opérationnel sous-jacent de respectivement 2% et 7%. Ces marges ne sont cependant pas différentes de celles des sept derniers trimestres. La concurrence vive empêche cependant que Ahold Delhaize tire avantage de la baisse du chômage et de la hausse des salaires aux États-Unis.

Sur ses marchés domestiques, le groupe fusionné s’est mieux comporté. Sur le marché néerlandais, le CA comparable a progressé de 3,3%. La marge sous-jacente s’est tassée à 4,4%, mais c’est le résultat d’investissements visant à accélérer la croissance de bol.com, le pôle d’e-commerce. En ligne, bol.com et ah.nl ont vendu 30% de plus en comparaison avec la même période l’an dernier. Sur le marché belge, le CA comparable a progressé de 1,7% pour une marge bénéficiaire qui s’est accrue de 1,1 à 2% grâce au plan d’économies qui doit remettre Delhaize sur les rails. En Europe du Sud-est, le potentiel de croissance est intact. Une hausse du CA de 8% pour une marge de 4,2% a assuré environ 10% du bénéfice du groupe.

Conclusion

Les baisses de prix et l’érosion de la marge sur le marché américain ont relégué au second plan les résultats convenables du troisième trimestre. Cette pression sur les marges n’étant pas appelée à disparaître de sitôt vu la concurrence, la croissance du bénéfice devrait rester molle. La valorisation est honnête, à un cours/bénéfice de 18 et une valeur d’entreprise qui représente 7 fois le cash-flow opérationnel. Vu le cash-flow relativement intéressant, le conseil d’achat est maintenu.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

Devise : euro (EUR)

Marché : Euronext Bruxelles

Capitalisation boursière : 22,5 milliards EUR

C/B 2015 : 15

C/B attendu 2016 : 18

Perf. cours sur 12 mois : -3%

Perf. cours depuis le 01/01 : -3%

Rendement du dividende : 2,5%

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