Advanced Micro Devices

Conserver / attendre

Depuis l’avertissement sur chiffre d’affaires, l’action Advanced Micro Devices (AMD) est retombée à son plus bas niveau en trois ans, proche du plancher de 2008. La situation du producteur américain de semi-conducteurs et éternel concurrent du grand Intel est précaire. La diversification en dehors du segment classique des microprocesseurs n’a pas eu l’effet escompté et sur ses marchés clés (PC et semi-conducteurs graphiques), le groupe a perdu des parts au profit notamment d’Intel et de Nvidia ces dernières années. Le bureau de recherche Gartner a vu les ventes mondiales de PC se contracter de 5,7% au 1er trimestre et table même sur un recul de 9,5% pour le 2e trimestre. Ce serait la plus forte baisse depuis le 3e trimestre 2013. D’ailleurs, les ventes de tablettes sont également en régression. AMD a usé de nombreux CEO ces dernières années. Depuis l’arrivée au poste de l’actuel numéro un, Lisa Su, l’an dernier, les activités ont été scindées en deux segments. La division Computing & Graphics englobe les microprocesseurs pour PC et ordinateurs portables ainsi que les semi-conducteurs graphiques. La division Enterprise, Embedded & Semi-custom regroupe les semi-conducteurs pour les consoles de jeux. Dans ce segment, AMD fournit notamment Sony (PlayStation) et Microsoft (Xbox). L’activité enregistre une croissance plus rapide et est rentable (de justesse) sur le plan opérationnel, mais génère des marges plus faibles. Dans les microprocesseurs et les processeurs graphiques, l’objectif d’AMD est de regagner des parts de marché. Le lancement de nouveaux produits a pris du retard pour diverses raisons, mais une nouvelle carte graphique pour le segment haut de gamme sera bientôt commercialisée. Outre les prévisions en matière de chiffre d’affaires (CA), la rentabilité attendue a également été revue à la baisse. La marge brute, qui atteignait encore 32% au 1er trimestre, est retombée à 28%. Les limites semblent également atteintes en matière d’économies sur les coûts. Les charges opérationnelles ont baissé de 2,1 à 1,6 milliard USD entre 2012 et 2014. Des coupes sombres ont également été réalisées dans les dépenses en recherche et développement, et de nouveaux efforts dans ce domaine ne sont pas indiqués. Le groupe ne retrouvera sans doute pas des cash-flows libres positifs cette année. AMD s’est entre-temps retiré du segment des serveurs haute densité ou microserveurs. Le groupe est actif dans ce segment depuis l’acquisition de SeaMicro, pour lequel il avait déboursé 334 millions USD il y a trois ans. Les microserveurs, conçus pour des applications qui n’exigent pas autant de puissance de calcul et pourvus de processeurs moins chers et moins gourmands en électricité, n’ont jamais répondu aux attentes élevées qu’ils avaient suscitées. AMD reste également confronté à une dette financière relativement lourde. La position de trésorerie est retombée à 906 millions USD et la dette à long terme s’élève à 2,3 milliards USD. AMD a cependant un peu de temps pour générer des cash-flows positifs, car la première grande tranche de remboursement n’est prévue qu’en 2019.

Conclusion

Sur le plan opérationnel, il y a peu d’amélioration en vue pour AMD. Les nouveaux produits qui doivent inverser la tendance ne sont pas encore prêts – et rien ne dit d’ailleurs qu’ils y parviendront. Les attentes, et donc la valorisation, sont actuellement très basses, mais selon nous, il est encore un peu tôt pour un achat.

Conseil: conserver/attendre

Risque: élevé

Rating: 2C

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