Ablynx

Un pipeline bien garni

7,33 EUR – 1C Digne d’achat

Nous avons rencontré personnellement le CEO du groupe Edwin Moses. Au cours des douze derniers mois, son entreprise a fait l’objet d’une importante transformation. D’abord, son actionnariat a fondamentalement changé. Les actionnaires de la première heure – GIMV, Sofinnova et Alta Partners – sont complètement sortis du capital, portant le flottant (le nombre d’actions librement négociables en Bourse) de 50% à 77%. Pour ces investisseurs en capital-risque, le fait de libérer des fonds pour de nouveaux investissements en vendant les positions détenues n’est pas un signe de méfiance, mais simplement une composante essentielle de leur modèle d’affaires. Edwin Moses est heureux d’avoir pu boucler une opération d’une telle ampleur (17 millions de titres ou 38% des titres en circulation fin 2012 ont été vendus !) en l’espace d’une seule année et de pouvoir désormais se concentrer, aux côtés du nouveau conseil d’administration, sur le long terme. Entretemps, le nouvel investisseur américain de long terme Biotech Value Fund détient 5,23% des actions, tandis qu’Abingworth, lui aussi investisseur de la première heure, détient toujours 10% du capital, mais n’a aucune intention de vendre. Ce réaménagement de l’actionnariat a été rendu possible par l’actualité largement positive publiée en 2013. La transaction la plus notable est celle avec AbbVie portant sur le développement ultérieur d’ALX-0061 pour les maladies infectieuses. Avec le paiement intermédiaire de 175 millions USD, Ablynx réalisera trois études au cours des cinq prochaines années : une étude de phase I avec des résultats publiés au 2e semestre 2014, et deux études de phase II – pour l’arthrite rhumatoïde (AR) et le Lupus-, qui démarreront toutes les deux en 2015. En cas de succès des études de phase II, AbbVie assurera la suite du développement et de la commercialisation. Au total, Ablynx peut encore percevoir 665 millions USD de paiements d’étape et au moins 10% de royalties sur les ventes nettes. Le CEO prévoit, indépendamment des résultats des études, des ventes maximales totales allant jusqu’à 2,5 milliards USD pour l’AR et le Lupus. Parallèlement, le recrutement des patients pour l’étude de phase II du nanocorps anti-vWF caplacizumab – pour le traitement du TTP, une maladie rare du sang – est plus rapide depuis que les critères d’admission ont été assouplis. On ne sait toujours pas si l’objectif de 110 patients sera atteint mais Ablynx finalisera quoi qu’il en soit l’étude en 2014 et annoncera les résultats dans la foulée. L’an prochain, Ablynx pourrait donc délivrer sa 3eétude de phase II positive ” proof of concept (POC )” (après ALX-0061 et ozoralizumab contre l’AR). Avec le nanobody ALX-0171 anti-RSV (infection pulmonaire), le groupe espère du reste démarrer une étude de phase II sur les enfants de manière autonome au 2e semestre 2014, dont les résultats, publiés en 2015, pourraient être synonymes d’un 4ePOC. La nouvelle expansion de la collaboration avec Merck Serono pourrait donner naissance, dans quatre à six ans, à quatre nouveaux nanocorps en phase clinique et produire au total 100 millions EUR. Sur la base des collaborations actuelles, Ablynx prévoit que le nombre de nanocorps en partenariat dans des études cliniques augmentera de trois actuellement à sept fin 2014 (en plus de cinq en gestion propre) et même douze fin 2015. Ablynx espère en outre pouvoir donner ozoralizumab – molécule contre les infections pulmonaires restituée par Pfizer en 2011 – en licence à un partenaire dans les marchés émergents. Cette année, Ablynx a fait un premier pas vers ces régions, en donnant en licence le nanocorps anti-RANKL ALX-0141 au groupe chinois Eddingpharm.

A présent que les investisseurs de la première heure sont partis, l’attention peut se recentrer sur le pipeline, qui se garnit de manière impressionnante. Avec une position de trésorerie attendue de 170 millions EUR (3,5 EUR par action) d’ici à la fin 2014, le groupe ne devrait pas procéder à une augmentation de capital. Nous prévoyons que l’actualité positive l’an prochain continuera d’attirer de nouveaux investisseurs. Nous réitérons donc plus fermement encore notre conseil d’achat pour les investisseurs en biotech conscients des risques (rating 1C).

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